Récompense :
- Golden Globe 1972 de la Meilleure actrice à Jane Fonda.
- Oscar en 1972 pour la Meilleure actrice à Jane Fonda.
Le film dans son contexte :
Christian Viviani du magazine Positif resitue l'oeuvre du cinéaste dans son contexte: "Klute (1971) fut un véritable coup de maître où régnait en souveraine une Jane Fonda que l'on ne connut plus jamais aussi magique. Thriller ruminatif et sombre, désespéré et paranoïaque, Klute portait les stigmates de son temps qui allaient devenir les éléments reconnaissables du style et de la thématique de Alan J. Pakula: bandes magnétiques se dévidant en gros plan, prisons de verre aux parois coulissantes, espaces vidés ou cloisonnés, l'écran large comme format privilégié de la solitude existentielle. C'était là le premier volet d'une magistrale trilogie constituée par A cause d'un assassinat(1974) et Les Hommes du Président (1976) : il saisissait à merveille le reflet glauque de l'Amérique, déchirée par la guerre du Viêt-nam, sous le coup de l'assassinat de Kennedy et du scandale du Watergate. Klute montrait le contrecoup de ce désarroi sur des destins individuels (un flic taciturne et une call-girl à la dérive). À cause d'un assassinat proposait une thèse troublante sur l'assassinat politique: le film restera sans doute comme le chef-d'oeuvre du genre; Alan J. Pakula y affirmait une maîtrise confondante de la métaphore visuelle. Les Hommes du Président rejoignait la réalité et mariait avec adresse la rectitude documentaire à l'épaisseur romanesque."
Sur le film noir :
Le réalisateur évoque la place de son film dans le genre du film noir : "Au départ Klute a toutes les caractéristiques d'un policier des années 40. Pour moi, qui ai commencé à mettre en scène assez tard, ce qui m'attirait, c'était d'utiliser un genre à mes propres fins. Le pastiche ne m'intéressait pas mais au contraire, par le biais d'une forme classique, de faire une exploration contemporaine. Ce qui est merveilleux aussi dans le film de suspense, c'est qu'il vous permet la stylisation ou la théâtralisation, ce qui n'est pas possible dans des films plus simples comme The Sterile Cuckoo. Il y a aussi des personnages comme celui du tueur sadique que l'on n'avait jamais le temps d'expliquer verbalement mais que l'on Dans l'Amérique puritaine, où dénuder un sein à l'écran revient à se vautrer dans le stupre, pas étonnant que Jane Fonda ait fait trembler les censeurs d'Hollywood ! Il faut dire que l'actrice rentre tout juste de France - le pays de la débauche aux yeux des Américains - où elle a incarné une sorte d'"icône érotique" en jouant Barbarella sous la direction de Roger Vadim..."