Scénario, mon beau souci :
L'écriture du scénario de Au galop s'est faite par petites touches, entre les projets qui occupaient alors Louis-Do de Lencquesaing : "Pendant six mois, j'ai écrit une vague continuité, en laissant monter des idées de scènes, dans un état d'écoute flottante". Les évènements se sont ensuite accélérés : "J'ai écrit une première version très vite, en un mois. La continuité a volé en éclat, les personnages ont pris le pouvoir, si l'on peut dire". Mais l'expérience de l'écriture de ce premier long-métrage ne s'est pas faite dans la facilité : "C'est très violent et fatigant d'écrire, en tout cas pour moi. On donne beaucoup de soi, y compris physiquement."
Mélange de courts :
Pour son premier long métrage, le réalisateur a puisé des éléments dans ses travaux antérieurs : "Dans mon troisième court métrage, je me mettais déjà dans la position d'un écrivain, qui écrit sur et pour sa fille, jouée déjà par ma propre fille Alice. Et mon premier court métrage, Mécréant, est une conversation téléphonique entre une mère et son fils alors que la grand-mère vient de mourir", explique Louis-Do de Lencquesaing. "Au galop mélange ces deux courts faits à dix ans d'intervalle", conclut-il.
Réaliser et jouer :
Louis-Do de Lencquesaing a fait le choix d'être à la fois réalisateur et acteur dans Au galop, ce qui présente pour lui des avantages : "En réalisant et en jouant, on est plus à même de savoir ce qui dérange un acteur dans une scène. Ça peut être une phrase de trop ou un geste inutile. Être acteur soi-même permet d'avoir ce regard-là". Mais parfois, l'un des deux postes prenait le pas sur l'autre : "C'est compliqué pour les autres acteurs car ils jouent avec le metteur en scène. Il y avait toujours un moment où ils se sentaient regardés par moi, même si j'essayais de plonger dans la scène avec eux", explique-t-il.