Un western dans l'Aveyron :
Même s'il ne se réclame pas d'un genre particulier, L'Hiver dernier fait penser à un western que l'on aurait déplacé dans un environnement différent : l'Aveyron et l'Aubrac. Et bien que John Shank n'ait pas délibérément utilisé le western pour le distordre, son film comporte néanmoins la plupart des caractéristiques constitutives du genre : le rapport à la terre, un ennemi invisible, quelque chose contre quoi il est nécessaire de se battre, une communauté, etc. De plus, le personnage principal s'apparente à la fameuse figure du lonesome cowboy.
Un récit autobiographique :
Avec L'Hiver dernier, John Shank signe un film autobiographique à de nombreux égards. Le cinéaste partage en effet de nombreux traits avec le personnage principal du long métrage. Ainsi, ce dernier vit à l'écart du monde dans une ferme qu'il a héritée de son père, une situation qui rappelle fortement l'existence du cinéaste John Shank. Il raconte : "Je suis né à Bloomington, la ville de l'université de l'Indiana. Quand j'avais 6 mois, mes parents sont retournés dans leur village familial, un petit bled au milieu des champs de maïs et de grandes exploitations agricoles. J'ai vécu là jusqu'à l'âge de six ans, jusqu'à ce nous partions vivre en Belgique. A partir de ce moment, et jusqu'à l'âge de 18 ans, j'ai fait des allers-retours vers les Etats-Unis, parfois pour six mois, parfois pour un an. Quand je vivais en Belgique, j'habitais également dans un petit village agricole et d'élevage - mais ni mes parents, ni mes grands parents ne sont agriculteurs. En revanche, j'ai baigné dans cet environnement-là. J'ai clairement un sentiment très fort d'appartenance à cela, une terre et une communauté, dont je suis à la fois totalement issu et extrait", confie-le réalisateur.