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Tabor - Les lions de l'Atlas (1954)

Tabor

Guerre | 100 Min | France

Réalisateurs : Georges Péclet

Infos sur le film

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Synopsis

Evocation des faits de guerre où s'illustrèrent en Tunisie, en Italie, pendant la campagne de France, en Allemagne enfin, les "Tabors" marocains lors du débarquement en Corse.

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En savoir plus sur ce Film

- Livre de Jacques Augarde.


Film en N & B.



Un peu d'histoire :


Quand les Allemands occupèrent le nord de la France après leur victoire éclair de 1940, la question de la dissolution, ou simplement de la réduction des unités françaises d'outremer, fut en grande partie éludée. Au Maroc, en particulier, existait une force de 57 goums dont chacun comptait entre 175 et 200 montagnards marocains bien entraînés, les goumiers. Les Allemands estimaient que ces irréguliers n'étaient bons qu'à remplir des tâches de maintien de l'ordre et qu'ils ne représentaient aucune menace dans une guerre moderne. Erreur, car les « tabors » marocains se sont acquis sur le terrain montagneux du front italien une formidable réputation de valeur guerrière.



Au mois de novembre 1942, cependant, après le débarquement allié en Afrique du Nord, les goums se joignirent aux forces britanniques et américaines. Ne disposant que d'un armement périmé, ils n'en jouèrent pas moins un rôle important dans la campagne de Tunisie, en particulier lors de l'attaque par Rommel du col de Kasserine et de la contre-offensive alliée du début de l'année 1943, contre-offensive qui allait aboutir à la capitulation des forces de l'Axe en Afrique du Nord.



Pendant la période d'accalmie qui précéda l'invasion de la Sicile et celle de la péninsule italienne, les forces françaises furent dotées par les Américains d'armes et d'équipements modernes, dont elles apprirent à se servir grâce à un entraînement intensif. L'armée « nouveau modèle » qui en résulta reçut le nom de corps expéditionnaire français (CEF), et son commandement en chef fut confié au général Alphonse Juin, qui était né en Algérie et avait servi pendant de longues années au Maroc. Ce corps devait se composer finalement de huit divisions ; cependant, les premières unités à être jugées opérationnelles furent la 2e division d'infanterie marocaine (2e DIM) et la 4e division de montagne marocaine (4e DMM). Trois « tabors » (bataillons) de goumiers furent inclus dans la 2e DIM, dont le commandant en chef était le général André Dody, tandis que la 4e DMM, sous les ordres du général François Sevez, comptait deux tabors, commandés par le général Augustin Guillaume.


Le contingent du CEF qui participa le premier à la campagne d'Italie regroupait les Marocains de Dody et les hommes de la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA). Affecté à la Ve armée américaine du général Mark Clark, il débarqua à Naples à la fin de l'année 1943. Le général Juin était impatient d'en découdre avec l'ennemi. Il fut cependant très désappointé de constater que Clark avait l'intention de n'utiliser la force française qu'à des tâches secondaires.



Les circonstances ne tardent pourtant pas à donner au général Juin une occasion d'agir qu'il ne manquera pas de saisir. Les Américains, et en particulier la 34e division du 6e corps commandé par le général John Lucas, tentent de pénétrer dans l'arrière-pays napolitain, très montagneux; ils sont alors stoppés par la résistance farouche que leur opposent les grenadiers de la 305e division allemande. Juin fait remarquer à Clark que le terrain convient parfaitement aux Marocains, et tout spécialement à ses robustes goumiers, originaires des montagnes. Clark, qui cherche obstinément à ouvrir une brèche, donne l'ordre à la 2e DIM de prendre momentanément l'initiative dans le secteur du 6e corps.


Le 16 décembre 1943, Dody lance son attaque. Dans de très mauvaises conditions atmosphériques, ses hommes se mettent en marche vers leur premier objectif, les sommets abrupts du mont Pantanaro. Juin écrira : « Ce fut un moment angoissant. La réputation même du CEF dépendait ce jour-là de l'échec ou du succès de cette division française, la première à aller au combat. J'avais cependant une confiance absolue dans cette remarquable unité, dans son commandant, ses officiers et ses hommes, recrutés pour la plupart dans les montagnes du Moyen Atlas et parfaitement à l'aise sur un terrain tel que celui des Abruzzes, avec son climat détestable… »


Comme d'habitude, les goums sont déployés sur les flancs et explorent le terrain devant le gros des troupes. Or, ce sera la première fois qu'ils pourront participer à la phase finale de l'offensive : ils se battent au coude à coude avec leurs compatriotes tirailleurs quand le combat s'exaspère en une lutte acharnée à la grenade, à la baïonnette et au poignard. La progression est difficile et, finalement, le 21 décembre, les goumiers et les tirailleurs chassent leurs adversaires des sommets du mont Pantanaro. L'opération se termine le 26 décembre, jour où les tabors et le 8e régiment de tirailleurs marocains prennent d'assaut la dernière poche de résistance allemande, la crête de Mainarde, après un nouveau corps à corps qui les oppose, cette fois, à un bataillon de chasseurs de la 5e division de montagne autrichienne, récemment arrivé sur le théâtre des opérations.


Clark est si impressionné par cette victoire qu'il donne au CEF l'ordre de contrôler l'ensemble du secteur de Lucas. Juin envoie en même temps au général Giraud, alors commandant en chef de l'armée française, un message demandant que la 4e division de montagne marocaine et les groupes de tabors du général Guillaume partent immédiatement renforcer la CEF en vue de la prochaine offensive ; Giraud satisfait promptement à cette requête.



Les mois suivants, les goums vont acquérir une grande notoriété, non seulement dans les rangs de l'ennemi, mais aussi auprès de leurs alliés britanniques et américains. Des prisonniers de guerre allemands avouent, au cours de leurs interrogatoires, que lorsqu'ils savaient que des goums opéraient dans leur secteur, s'ils ne se sentaient pas pris de panique, du moins éprouvaient-ils un profond sentiment de malaise. Les goumiers, en particulier, se sont rapidement fait une terrible réputation d'experts du combat de nuit. Ce sont des hommes capables de se glisser, seuls ou par petits groupes, derrière les lignes ennemies pour attaquer à revers et par surprise une position isolée. De plus, la capture de prisonniers ne les intéresse pas outre mesure…


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