Le film de Robert Epstein et Jeffrey Friedman reconstitue ce moment historique de trois points de vue. Il documente l'audience du tribunal, reconstitue dans des scènes jouées les réactions des intéressés autour du jeune poète Allen Ginsberg et présente le fameux poème lui-même, visualisé
comme 'Beat Fantasia' pour ce film par le dessinateur Eric Drooker, qui travailla à l'époque avec Allen Ginsberg en personne, et musicalement illustré par Carter Burwell.
Lors des séances présidées par le juge Clayton Horn, le procureur Ralph McIntosh et l'avocat Jake Ehrlich, qui était alors un éminent juriste du mouvement des droits citoyens, se livrent à de violents duels verbaux. Les deux parties ont convoqué des témoins et des experts. A la fin du procès, le juge conservateur prononce une sentence surprenante et passionnée.
Biopic d'un écrivain underground :
Howl est un biopic consacré à l'écrivain et poète Allen Ginsberg. Mondialement connu pour avoir créé le mouvement littéraire et artistique de la Beat Generation, il est un véritable héros de la contre-culture. Son mouvement a d'ailleurs eu une influence considérable sur l'émergence des hippies, avec ses figures incontournables comme Bob Dylan ou John Lennon. Parmi ses proches, également membres du mouvement, on comptait notamment les écrivains Jack Kerouac (Sur la route) et William S. Burroughs (Le Festin nu). C'est d'ailleurs grâce à Allen Ginsberg que Burroughs est parvenu à faire éditer Le Festin nu.
Un poème provocateur :
Howl tire son titre du poème éponyme écrit par Allen Ginsberg et édité en 1956 dans le recueil Howl and Other Poems. Avec les romans Sur la route, de Jack Kerouac, et Le Festin nu, de William S. Burroughs, il s'agit d'une des œuvres fondatrices du mouvement de la Beat Generation. Grâce à son poème, Ginsberg est parvenu, dans les années 1950, à faire exploser les barrières du conformisme et du langage. Mais dès sa parution en 1957, les milieux conservateurs américains intentèrent un procès pour obscénité à l'éditeur.