- Roman de J. H. Wallis "Once off guard".
Film en N & B.
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Le Film noir : est un genre ou un style cinématographique, faisant partie de la catégorie du film criminel. Il prend son inspiration de la littérature policière ('roman noir') et d'auteurs comme Dashiell Hammett (considéré comme le fondateur du genre en littérature), Raymond Chandler ou James M. Cain. La période qui voit son développement et son essor est généralement délimitée entre le début des années 1940 et la fin des années 1950. Son esthétique est influencée par le cinéma expressionniste allemand, dont certains réalisateurs comme Fritz Lang ou Robert Siodmak, furent par la suite des représentants notables du film noir, ainsi que par le réalisme poétique français des années 1930.
D'abord ignoré, voire dénigré par la critique américaine, le genre est identifié par la critique cinématographique française à partir de 1946, sous la plume de Nino Frank qui emploie l'expression «film noir», dans un article de L'Écran français relayé par Jean-Pierre Chartier la même année dans La Revue du cinéma.
Tournant autour de thématiques résolument pessimistes et tragiques, comme la fatalité, l'angoisse, la trahison ou la machination, le film noir est soumis à des codes formels et narratifs qui le caractérisent, comme l'usage du suspense, du flashback, de la voix off - L'emploi de personnages devenus ensuite des stéréotypes comme la femme fatale, le détective, le weak guy (l'homme faible) ou le couple en cavale; dans des lieux généralement urbains et souvent filmés en décors naturels et en noir et blanc.
Une actrice de rêve pour Lang :
Héroïne de La Femme au portrait, Joan Bennett est l'actrice-fétiche de Fritz Lang : elle tourna en 1941 dans Chasse à l'homme, puis retrouvera le cinéaste en 1945 pour Rue rouge et en 1948 pour Le Secret derriere la porte. Dans La Rue rouge, remake de La Chienne de Renoir, elle a de nouveau pour partenaires Edward G. Robinson et Dan Duryea. Signalons également que la comédienne était en 1941 la vedette de Confirm or deny, un film signé Archie Mayo, mais dont certaines scènes furent tournées par Lang, même si le cinéaste allemand n'est pas crédité au générique.
Adaptation :
La Femme au portrait est l'adaptation d'un best-seller de J.H. Wallis Once off guard. Dans cet ouvrage, le professeur Wanley n'enseigne pas la psychologie mais l'anglais, mais c'est surtout la fin du récit qui est totalement différente : le livre se termine en effet sur le suicide du Professeur Wanley, alors que, dans le film, le spectateur découvre que cette histoire n'était qu'un rêve.
Ecrit et produit par Johnson :
Nunnally Johnson figure au générique de La Femme au portrait à la fois comme scénariste et producteur. Après avoir débuté comme reporter, Johnson est engagé par la Fox dans les années 30 : c'est lui qui adapte pour John Ford Les Raisins de la colère en 1939. Il passera à la réalisation dans les années 50 (Les Gens de la nuit, L'Homme au complet gris). En 1967, il travaille au scénario des Douze Salopards : ce sera sa dernière contribution.
Fritz Lang à propos du film :
Dans un livre d'entretiens avec Peter Bogdanovich, Fritz Lang s'explique sur le fameux dénouement de son film, qui, confie-t-il, "donna lieu à un combat homérique avec Nunnally Johnson" : "Vous savez aussi bien que moi que le rêve est un "truc" tellement éculé qu'on ne devrait pratiquement plus oser s'en servir. Mais j'ai eu l'idée -et je crois que cela sauve l'ensemble- de montrer que les personnages du rêve étaient tous des gens que l'homme connaît- mais que nous n'avions pas encore vus- et qui nous sont révélés quand le héros se réveille."