En 1939, dans un village roumain, un homme, Iohann Moritz, est dénoncé comme étant juif alors qu'il ne l'est pas, par le chef de la police locale qui convoite sa femme. Moritz est alors envoyé en camp de travail. Son épouse, Suzanna, est contrainte de demander le divorce pour conserver de quoi élever ses fils. S'évadant avec d'autres détenus juifs vers la Hongrie, pays « où la vie est moins dure pour les Juifs », il est pris pour un espion roumain. Torturé, il est ensuite envoyé, en compagnie d'autres travailleurs hongrois « volontaires », en Allemagne. Il est sorti du rang par un médecin SS, comme spécimen exceptionnel de pureté de la famille héroïque, lointaine lignée aryenne. Il finit la guerre dans les SS puis aide lors de la fin de la guerre des prisonniers à échapper à leurs geôliers et leur permettre ainsi de rejoindre les Américains. Le considérant malgré cet épisode comme ressortissant d'une nation ennemie, ceux-ci l'internent avec des prisonniers de guerre. À l'issue d'un procès, Iohann Moritz est finalement libéré en 1949, soit dix ans après sa déportation, et retrouve son épouse (qui entre-temps a dû fuir la Roumanie et a eu un enfant d'un viol par un soldat russe) et ses enfants.