Un peu d'histoire :
Antoine de Saint-Exupéry, né le 29 juin 1900 à Lyon et disparu en vol le 31 juillet 1944 au large des côtes marseillaises, était un écrivain, poète, aviateur et reporter français.
Henri, Jules, Constant, Guillaumet (né le 29 mai 1902 à Bouy, près de Châlons-en-Champagne et mort le 27 novembre 1940 au-dessus de la Méditerranée) était un aviateur français, pilote des Lignes Latécoère, puis Aéropostale et Air France et fait partie des plus grands pilotes civils de l'aviation française.
Le 12 juin 1930, c'est l'hiver dans l'hémisphère sud et la tempête qui sévit oblige Henri à rebrousser chemin, et à revenir se poser à Santiago du Chili après plus d'une heure de vol infructueux. Le lendemain, vendredi 13 juin 1930, à 8 heures du matin, il décolle à nouveau du terrain de Colina, malgré une météo toujours aussi exécrable, pour sa 92ème traversée des Andes, aux commandes de son Potez 25, immatriculé F-AJDZ. Après avoir vainement tenté de se faufiler à travers la montagne par la voie habituelle, celle du Nord, il opte pour un passage au Sud, en espérant un temps plus clément. Mais pris dans des vents rabattants d'une tempête de neige et sans aucune visibilité, il ne parvient pas à repasser les à-pics et, après avoir cherché un passage dans la montagne pendant deux heures, à court d'essence, décide de se poser aux abords de la Laguna Diamante3. Durant l'atterrissage, la neige qui s'accumule devant ses roues freine son avion qui effectue un « pylône » et se retrouve à l'envers.
Bloqué par la tempête de neige, il passe les deux premières nuits enveloppé dans son parachute, dans un abri qu'il a creusé dans la neige sous l'aile de son avion retourné. Puis, au matin du 3ème jour, alors que le temps s'est calmé, il aperçoit dans le ciel un avion parti à sa recherche. Il tire une fusée de détresse mais l'avion continue sa route sans le voir. De dépit, il décide de partir à pied, après avoir inscrit sur la carlingue de son avion : « N'ayant pas été repéré, je pars vers l'Est. Adieu à tous, ma dernière pensée sera pour ma femme ».
Il se met en route en estimant qu'avec trois à quatre jours de beau temps et de lune claire il pourrait marcher jour et nuit pour accomplir les 60 kilomètres qui le séparent de la plaine d'Argentine. Il ne le savait pas, mais il n'était qu'à un jour et demi de marche d'un village argentin, or il choisit la mauvaise direction, ce qui explique qu'il ait dû marcher pendant cinq jours et quatre nuits avant de rencontrer un adolescent argentin de 14 ans, Juan Gualberto Garcia, avec sa mère, qui le recueillent près d'un ruisseau.
Les secours sont prévenus par le père de l'adolescent et Guillaumet est alors conduit au village de San Carlos où il est recueilli par son ami Antoine de Saint-Exupéry. L'exploit, que les habitants des vallées résument parfaitement « Es imposible », construit la légende de cet homme discret au milieu des grands noms de l'Aéropostale. À Antoine de Saint-Exupéry venu le rechercher, il déclare : « Ce que j'ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l'aurait fait ». L'écrivain lui dédie, près de dix ans plus tard, son livre à succès Terre des Hommes, dans lequel il relate l'aventure de son ami.