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Marius (1931)

Comédie dramatique | 130 Min | France

Réalisateurs : Marcel Pagnol

Infos sur le film

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Synopsis

L'action se déroule sur le Vieux-Port de Marseille, dans le Bar de la Marine tenu par César et son fils Marius. Marius n'a qu'un rêve : embarquer sur un des bateaux qui passent devant le bar et prendre le large vers les pays lointains. Fanny, marchande de coquillages sur le devant du bar, aime secrètement Marius depuis de longues années. Pour retenir Marius pressenti pour un engagement sur un navire d'exploration, Fanny lui dévoile son amour pour lui et parvient à attiser sa jalousie en provoquant une vive dispute entre Marius et un vieil ami de César, le maître-voilier Panisse, qui courtise Fanny. Partagé entre l'appel de la mer et son amour pour Fanny, Marius renonce à son projet et finit par s'unir à Fanny qui s'offre à lui. Mais, alors que César et Honorine sont prêts à les marier, Marius est repris par sa folie de la mer. Poussé par Fanny qui se sacrifie, impuissante devant cet amour. Marius monte à bord du navire qui part, abandonnant Fanny bouleversée, qui retient ses larmes et cache à César le départ de son fils.

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En savoir plus sur ce Film

- Pièce de Marcel Pagnol (1927).


- Trilogie  Fanny  et  César  


- Version allemande  Zum goldenen anker  Zum goldenen anker Langtan_till_havet - Version Us  Port of seven seas  


Film en N & B.



Il y a eu 2 autres versions la même année, 1 allemande "Zum goldenen anker" réalisée par Alexander Korda et 1 suèdoise "Längtan till havet" réalisé par John W. Brunius.



Il faudrait peut-être signaler la fameuse énigme dans la distribution du film. MAUPI n'a jamais joué dans MARIUS de 1931 !


Marcel Maupi a joué le rôle du chauffeur dans la pièce de théâtre, dans Fanny et César, mais un autre acteur inconnu beaucoup plus jeune joue ce rôle dans le film de Marius. Or, toutes les affiches de l'époque et les filmographies donnent le nom de Maupi. ??!! Le mystère, et l'identité de cet acteur accidentel n'ont pas été résolus à ce jour.



Scènes ou phrases cultes :


Il est neuf heures du soir. dans le petit café, Escartefigue, Panisse, César et Mr Brun sont assis autour d'une table. Il jouent à la manille. Autour d'eux, sur le parquet, deux rangs de bouteilles vides. Au comptoir, le chauffeur du ferry-boat, déguisé en garçon de café, mais aussi sale que jamais.


Panisse (impatient)


Eh bien quoi ? C'est à toi !


Escartefigue


Je le sais bien. Mais j'hésite …


(Il se gratte la tête. Un client de la terrasse frappe sur la table de marbre.)


César (à Escartefigue)


Tu ne vas pas hésiter jusqu'à demain !


Mr Brun


Allons, capitaine, nous vous attendons !


(Escartefigue se décide soudain. Il prend une carte, lève le bras pour la jeter sur le tapis, puis, brusquement, il la remet dans son jeu.)


Escartefigue


C'est que la chose est importante ! (à César) Ils ont trente-deux et nous, combien nous avons ?


(César jette un coup d'œil sur les jetons en os qui sont près de lui, sur le tapis.)


César


Trente.


Mr Brun (sarcastique)


Nous allons en trente-quatre.


Panisse


C'est ce coup-ci que la partie se gagne ou se perd.


Escartefigue


C'est pour ça que je me demande si Panisse coupe à cœur.


César


Si tu avais surveillé le jeu, tu le saurais.


Panisse (outré)


Eh bien, dis donc, ne vous gênez plus ! Montre-lui ton jeu puisque tu y es !


César


Je ne lui montre pas mon jeu. Je ne lui ai donné aucun renseignement.


Mr Brun


En tous cas, nous jouons à la muette, il est défendu de parler.


Panisse (à César)


Et si c'était une partie de championnat, tu serais déjà disqualifié.


César (froid)


J'en ai souvent vu des championnats. J'en ai vu plus de dix. Je n'y ai jamais vu une figure comme la tienne.


Panisse


Toi, tu es perdu. Les injures de ton agonie ne peuvent pas toucher ton vainqueur.


César


Tu es beau. Tu ressembles à la statue de Victor Gélu.


Escartefigue (pensif)


Oui, et je me demande toujours s'il coupe à cœur.


(A la dérobée, César fait un signe qu'Escartefigue ne voit pas, mais que Panisse a surpris.)


Panisse (furieux)


Et je te prie de ne pas faire de signes.


César


Moi je lui fais des signes ? Je bats la mesure.


Panisse


Tu ne dois regarder qu'une seule chose : ton jeu. (à Escartefigue) Et toi aussi.


César


Bon. (Il baisse les yeux vers ses cartes.)


Panisse (à Escartefigue)


Si tu continues à faire des grimaces, je fous les cartes en l'air et je rentre chez moi.


Mr Brun


Ne vous fâchez pas, Panisse. Ils sont cuits.


Escartefigue


Moi, je connais très bien le jeu de manille, et je n'hésiterais pas une seconde si j'avais la certitude que Panisse coupe à cœur.


Panisse


Je t'ai déjà dit qu'on ne doit pas parler, même pour dire bonjour à un ami.


Escartefigue


Je ne dis bonjour à personne. Je réfléchis à haute voix.


Panisse


Eh bien ! Réfléchis en silence … (César continue ses signaux) Et ils se font encore des signes ! Monsieur Brun, surveillez Escartefigue, moi, je surveille César.


(Un silence. Puis César parle sur un ton mélancolique.)


César (à Panisse)


Tu te rends compte comme c'est humiliant ce que tu fais là ? Tu me surveilles comme un tricheur. Réellement, ce n'est pas bien de ta part. Non, ce n'est pas bien.


Panisse (presque ému)


Allons, César, je t'ai fait de la peine ?


César (très ému)


Quand tu me parles sur ce ton, quand tu m'espinches comme si j'étais un scélérat … Je ne dis pas que je vais pleurer, non, mais moralement, tu me fends le cœur.


Panisse


Allons, César, ne prends pas ça au tragique !


César (mélancolique)


C'est peut-être que sans en avoir l'air, je suis trop sentimental. (à Escartefigue) A moi, il me fends le cœur. Et à toi, il ne te fait rien ?


Escartefigue (ahuri)


Moi, il ne m'a rien dit.


César (Il lève les yeux au ciel)


O Bonne Mère ! Vous entendez ça !


(Escartefigue pousse un cri de triomphe. Il vient enfin de comprendre, et il jette une carte sur le tapis. Panisse le regarde, regarde César, puis se lève brusquement, plein de fureur.)


Panisse


Est-ce que tu me prends pour un imbécile ? Tu as dit : "Il nous fend le cœur" pour faire comprendre que je coupe à cœur. Et alors, il joue cœur, parbleu !


(César prend un air innocent et surpris.)


Panisse (Il lui jette les cartes au visage)


Tiens, les voilà tes cartes, tricheur, hypocrite ! Je ne joue pas avec un Grec ; siou pas plus fada qué tu, sas ! Foou pas mi prendré per un aoutré ! (Il se frappe la poitrine.) Siou mestré Panisse, et siès pas pron fin per m'aganta !



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