- Livre de Margot Lee Shetterly.
Pharrell de l'ombre :
Parmi les producteurs des Figures de l'ombre, on peut retrouver Pharrell Williams, qui a également supervisé la musique du film. Le projet était particulièrement important pour lui : "Je suis fasciné par la NASA depuis l'enfance car j'ai grandi non loin de Langley. Cette histoire possédait donc tous les éléments pour me plaire car il y est question de science, de femmes hors du commun, de femmes afro-américaines, des années 60 et de l'espace. Il fallait absolument que j'y prenne part", déclare-t-il.
Un peu d'histoire :
Le film met en scène les calculatrices afro-américaines Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson qui ont contribué aux programmes aéronautiques et spatiaux de la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Le film montre comment Katherine Johnson en arrive à calculer les trajectoires du programme Mercury et de la mission Apollo 11 vers la Lune en 1969, comment Dorothy Vaughan devient responsable du département de calculs informatiques et Mary Jackson la première Afro-Américaine ingénieure en aéronautique.
Dans les années 1920, les parents de Katherine Coleman apprennent que leur fille possède un don pour les sciences, qu'elle doit parfaire en fréquentant une école pour Noirs (les Blancs étant dans des écoles séparées) car elle est dotée d'aptitudes intellectuelles supérieures. En 1962, devenue mathématicienne, Katherine Coleman (désormais Goble) travaille au sein d'un groupe de calculatrices humaines, sur le campus ouest du Centre de recherche Langley à Hampton, en Virginie, aux États-Unis, avec deux amies et collègues : l'aspirante ingénieure Mary Jackson et la superviseure d'équipe Dorothy Vaughan. À la suite du lancement réussi de Spoutnik 1, Al Harrison, directeur du Space Task Group, exige encore plus d'efforts de la part des employés sous sa supervision, de crainte que les Soviétiques ne mettent en orbite une bombe H pouvant exploser au-dessus du sol américain. Goble est envoyée dans son groupe pour vérifier les calculs, devenant la première Afro-Américaine à participer à ce groupe de recherche. Au début, elle est ignorée de ses collègues blancs et doit travailler à partir de données partiellement masquées (Goble n'ayant pas le niveau d'habilitation nécessaire) sous les ordres de Paul Stafford, un homme croyant en sa supériorité intellectuelle et refusant de reconnaître le travail de Katherine.
De son côté, Vaughan demande à Vivian Mitchell, sa supérieure blanche, que son travail de superviseure soit officiellement reconnu, une demande perpétuellement rejetée. Pour sa part, à la suite d'un échec en soufflerie, Jackson propose à l'ingénieur Kazimierz Czarnecki des mesures correctrices. Après quelques semaines de collaboration, ce dernier lui conseille d'étudier pour devenir ingénieure. Elle rejette sa proposition au motif qu'elle est Noire dans un État pratiquant la ségrégation, mais il réplique qu'il est juif polonais, qu'il a échappé aux camps d'extermination nazis et que, pourtant, il travaille à l'élaboration d'une fusée qui ira dans l'espace.
Lors d'une fête familiale, Katherine rencontre le militaire américain Jim Johnson. Les deux sont attirés l'un par l'autre, mais Katherine réagit négativement lorsque Jim doute qu'une femme puisse être une mathématicienne de talent. Plus tard, au centre de calculs, Harrison demande pourquoi Goble quitte les locaux pendant quarante minutes deux fois par jour. Lorsqu'elle revient, il exprime sa colère et elle réplique que le seul bâtiment ayant des toilettes pour personnes de couleur se trouve dans un autre bâtiment à 800 mètres de là, qu'elle doit se servir à une cafetière pour gens de couleur et laisse éclater brièvement sa colère du fait que son statut de femme noire subordonnée à une équipe d'hommes blancs lui est constamment renvoyé. La même journée, Harrison abolit les toilettes pour personnes de couleur. Quelques jours plus tard, il invite ses subordonnés à résoudre un problème mathématique pour lequel il n'existe aucune équation. À l'étonnement de Stafford, Goble propose une méthode purement numérique basée sur la méthode d'Euler, créée deux siècles plus tôt mais délaissée depuis.
Le centre reçoit la visite des futurs astronautes, dont John Glenn qui salue en personne les calculatrices humaines. Le temps passant, les collègues de Goble commencent à montrer plus d'ouverture. Malgré l'opposition de Stafford pour des raisons de règlement, Harrison accepte qu'elle participe aux réunions de planification des lancements de fusées. Lors de la première réunion, elle démontre son expertise en calculant devant les hommes réunis la position de rentrée d'une capsule spatiale. Cependant, malgré tous ses succès, Stafford refuse de reconnaître l'expertise de Goble (tous les rapports sont seulement signés de son nom à lui).
De son côté, Jackson obtient d'un juge le droit de suivre des cours du soir en ingénierie dans une école réservée aux Blancs. Vivian Mitchell informe Vaughan que les calculatrices humaines seront remplacées par un ordinateur IBM 7090. Cette dernière s'intéresse alors de près au langage de programmation Fortran, qu'elle enseigne aux femmes sous sa supervision. Étant parvenue à faire fonctionner l'ordinateur, ce que les techniciens d'IBM ne parvenaient pas à faire, elle obtient le droit de programmer. Son travail étant jugé essentiel, elle fait en sorte que ses subordonnées soient transférées à la division des calculs informatiques, sous ses ordres. Plus tard, Vivian félicite Dorothy de ses succès et déclare qu'elle n'a jamais été ségrégationniste, mais Dorothy exprime habilement son doute. Entre-temps, Jim Johnson s'excuse auprès de Katherine ; les deux se marieront plus tard, Jim acceptant également de devenir le père des trois filles de Katherine qu'elle a eues avec son premier mari décédé.
Lors des derniers préparatifs du lancement de Friendship 7 qui amènera John Glenn en orbite, Goble apprend que ses services ne sont plus requis et qu'elle est réassignée à l'unité des calculatrices humaines. En guise de cadeau de départ, ses collègues lui ont acheté un collier de perles. Quelques minutes avant le lancement, Stafford observe des divergences dans les calculs informatiques. Glenn exige que Goble revoie immédiatement les calculs et qu'il partira seulement si elle les valide. Goble calcule à nouveau et en urgence les paramètres, qu'elle remet à Harrison et qui l'invitera à entrer dans la salle de contrôle de la mission.
Après un lancement réussi, la capsule spatiale éprouve des problèmes avec son bouclier thermique. Les hommes au sol décident qu'elle doit rentrer dans l'atmosphère après seulement trois orbites complètes au lieu des sept programmées. Katherine Johnson (Goble) travaille de son côté sur les nouveaux paramètres de rentrée orbitale, qui s'avéreront corrects puisque la capsule de Glenn tombera dans l'océan Atlantique à quelques kilomètres d'un navire de guerre américain, dans la zone de récupération prévue. Glenn est ensuite fêté comme un héros national.
Mary Jackson a entre-temps obtenu sa licence en ingénierie. L'épilogue révèle que Katherine Goble calculera les trajectoires des missions du programme Mercury et d'Apollo 11. En 2015, elle reçoit la médaille présidentielle de la Liberté, alors que l'année suivante, la division responsable des calculs du Centre de recherche Langley sera nommée « Katherine G. Johnson Computational Research Facility ». Elle est toujours mariée avec Jim Johnson.