Une histoire digne de Jane Austen :
"C'était la première fois que j'entendais parler d'une histoire contenant tous les éléments familiers d'un roman de Jane Austen - les mariages, les jeunes filles de la bonne société, les amours contrariées - dans le contexte de la fin de l'esclavage", déclara la cinéaste Amma Asante. Avec ce sujet, elle décida de revisiter la comédie romantique d'époque.
Evolution :
L'histoire d'amour peu banale entre Dido et John a permis à la réalisatrice de représenter un personnage qui évolue. Elle commente : "Au début du film, Dido est une jeune fille soumise à la volonté des autres, mais elle arrive progressivement à affirmer ses propres désirs, non pas parce que c'est une jeune fille privilégiée et gâtée qui en veut toujours plus, mais parce qu'elle veut qu'on la traite en égale, au sein de sa propre famille mais également dans la société."
Un peu d'histoire :
Dido Elizabeth Belle (1761-1804) est la fille naturelle de l'amiral John Lindsay et d'une esclave connue seulement sous le nom de Belle, dont on sait très peu de choses hormis sa condition d'esclave noire. Dido Belle vit dans la maisonnée de William Murray, premier comte de Mansfield, qui est l'oncle de son père, et par conséquent son grand-oncle.
Son statut très particulier pour l'époque - car, fille d'esclave, elle-même d'un statut incertain, elle est cependant considérée comme faisant partie de la famille - attire d'autant plus l'attention que Lord Mansfield est appelé à présider en 1772, en sa qualité de Président de la Haute Cour d'Angleterre et du Pays de Galles, à un procès concernant un esclave, dont la conclusion retentissante est généralement considérée comme la première étape de l'abolition de l'esclavage en Grande-Bretagne. On a vu parfois dans cet arrêt de Lord Mansfield en faveur de l'esclave James Somersett une décision sur laquelle a pu peser la présence chez lui d'une petite-nièce métisse.