Première piste :
C'est après avoir visionné un film documentaire que le cinéaste Stéphane Brizé a eu l'idée de réaliser Quelques heures de printemps : "En 2004, j'ai vu un documentaire extraordinaire à la télévision : "Le choix de Jean". Ce film montrait les derniers mois de la vie d'un homme, Jean, atteint d'une maladie incurable, qui avait décidé de mourir avant d'arriver en phase terminale de la maladie. J'ai vu le film, il m'a bouleversé et puis il est resté dans un coin de ma tête", explique-t-il. Ce documentaire a également ancré Quelques heures de printemps dans la réalité de ces malades : "Il m'a aussi permis de découvrir le protocole précis que suivent les personnes qui décident de mourir de cette manière. Ça, je ne pouvais pas l'inventer", ajoute le cinéaste.
La fiction reste la fiction :
Le film repose sur un sujet fort : le choix de mettre fin à ses jours. Cependant, Stéphane Brizé ne désire pas délivrer de message sur cette pratique ni faire un film politiquement engagé : "Je ne défends aucune thèse. Je ne me sens aucune légitimité pour émettre un avis sur un sujet comme celui-là. C'est une décision qui appartient à chacun. C'est une question infiniment intime qui va toucher au plus profond de l'individu", déclare le réalisateur.
En plan-séquence :
Le réalisateur de Quelques heures de printemps savait dès l'écriture que son film ne serait pas très découpé. Ce choix s'est encore davantage révélé lors du tournage : "Il y a pour moi, dans ces scènes qui se tournent sans aucune coupe, un espace d'où émerge une authenticité qui me touche profondément". Cependant, ces scènes en plans-séquences impliquent également des difficultés supplémentaires : " les acteurs savent qu'ils doivent être bons ensemble, qu'il n'y a pas droit à l'erreur. Cela met une vraie pression, je crois", explique le cinéaste.