Lourdes, lieu d'espoir :
A la base du projet, Jessica Hausner souhaitait tourner un film sur un miracle, qui représente, à ses yeux, "un paradoxe, une fêlure dans la logique qui nous amène vers la mort". Elle s'est donc lancée dans des recherches pour trouver le lieu adéquat où se produirait un tel événement. Lourdes est alors apparu comme une évidence. Si la cinéaste a choisi cette ville mondialement célèbre, c'est aussi parce que "les pèlerins s'y rendent dans l'espoir de vivre un miracle" même s'il n'est pas voué à se produire.
Histoire de guérisons :
A Lourdes, tout a véritablement commencé en 1858. Cette année-là, la Vierge Marie apparaît 19 fois de suite à Bernadette Soubirous dans la grotte de Massabielle à Lourdes. La même année, une femme atteinte de paralysie cubitale, présente dans cette même grotte, est inexplicablement guérie. Très vite, des médecins sont dépêchés sur place et chargés de contrôler les guérisons. Ce n'est qu'après examen de leur part que sont déclarés comme officiels les miracles qui se produisent à Lourdes. En 1905, un Bureau Médical des Sanctuaires est fondé de manière permanente dans cette ville des Pyrénées. Sa mission : mener des enquêtes d'authentification pour toute déclaration de guérison. Le Bureau Médical existe toujours.
Marie-Bernarde Soubirous (en gascon graphie dite classique Maria Bernada), plus connue sous le diminutif Bernadette, née le 7 janvier 1844 dans le département des Hautes-Pyrénées à Lourdes (dans la Bigorre) et morte le 16 avril 1879 dans le département de la Nièvre à Nevers, est une jeune fille française qui a affirmé être témoin de dix-huit apparitions mariales à la grotte de Massabielle entre le 11 février et le 16 juillet 1858. Devenue religieuse, elle est canonisée en 1933.
Bernadette employait surtout le terme gascon de Bigorre « aquèra » (c'est-à-dire « celle-ci ») pour désigner l'objet de sa vision. Elle ne dira pas avoir vu la Vierge avant d'affirmer l'avoir entendue dire « Que sòi era Immaculada Concepcion », c'est-à-dire, « Je suis l'Immaculée Conception ». Au cours d'une de ses apparitions, Bernadette a creusé le sol pour y prendre de l'eau. L'eau de cette source est rapidement réputée miraculeuse et il commence à être question de guérisons. S'en tenant à ce qu'elle avait vu et entendu, Bernadette niera avoir été témoin de guérisons ou y avoir contribué : « On m'a dit qu'il y avait eu des miracles, mais à ma connaissance, non », déclare-t-elle en septembre 1858.
Dans un contexte post-révolutionnaire de vives polémiques sur les questions religieuses et, quelques années après les apparitions mariales de la rue du Bac et de La Salette, celles de Lourdes suscitent un engouement populaire important et croissant. La presse nationale commence à s'y intéresser, durant l'été 1858, notamment avec la publication, par Louis Veuillot, d'un article très remarqué dans L'Univers du samedi 28 août 1858.