- Oeuvre de Francis Zamponi.
Film en N & B.
Un passé qui ne passe toujours pas ?
Producteur de Mon colonel, Costa-Gavras, connu pour son goût pour un cinéma engagé, parle de la nécessité de touner un tel film aujourd'hui : "Mon colonel est un film sur le passé autant que sur le présent. Le présent ne finissant pas d'être prégnant du passé il était indispensable d'associer l'un à l'autre, psychologiquement, historiquement, politiquement. Nous avons pensé qu'un film axé uniquement sur le passé risquait d'être anesthésiant, aussi délétère que l'absence de film. Il accélérerait le travail de l'oubli déjà instauré. Les victimes sont toujours parmi nous et les responsables le sont aussi. La présence de ce passé est une constante dans la vie politique et sociale de notre pays. La récente loi sur " les bienfaits de la colonisation ", la stèle célébrant l'OAS, des assassins, sont autant de preuves que notre pays continue à être contaminé, hanté, blessé par cette période. Aujourd'hui, dans d'autres pays ont lieu les mêmes horreurs commises par des " colonels " et des démocrates comme il y en avait dans la France d'alors."
L'auteur du livre :
L'Algérie, le cinéma, l'Histoire : autant d'univers qu'a traversés Francis Zamponi, auteur du roman dont est tiré le film. Né à Constantine en 1947, fils d'un policier corse, il passe son enfance dans les commissariats d'Agérie. Diplômé de sociologie, il travaille comme assistant réalisateur et assistant monteur pour le cinéma avant de se lancer dans le journalisme, notamment pour le quotidien Libération. Il signe ensuite plusieurs documentaires pour la télévision et la radio, sur des sujets tels que les RG, Jean Moulin ou l'affaire Markovic. Lorsque Zamponi fait part de son souhait de rédiger un essai sur la Guerre d'Algérie à Jean-Christophe Brochier, directeur de collection de Babel Noir (Actes Sud), celui-ci lui suggéré de choisir la forme du roman afin de toucher un public large, et pas uniquement les spécialistes de la question. C'est ainsi qu'il se lance dans le projet Mon Colonel, finalement publié en 1999. La guerre d'Algérie et ses fantômes seront encore au coeur de ses livres suivants, In nomine patris, publié en 2000 et Le Don du sang (2001).