Une charrette tirée par deux boeufs sous un ciel clair, un vaste paysage de miel et d'herbe pâle traversé par le rythme allègre d'un chant aux paroles mélancoliques .... Par monts, par vaux, le chemin descend, tourne, file sa ligne lente au pas immémorial de l'attelage. La chanson dure, la caméra l'accompagne, fondue dans la longueur et l'harmonie de la route. On ne sait pas où va le chemin, on ne sait pas où va le film. La longue première séquence de la Roue n'est qu'une immersion dans l'ordre perdu d'une nature de rêve.