Douglas Sirk, de son vrai nom Hans Detlef Sierck, né à Hambourg (Allemagne) et mort à Lugano (Suisse), était un réalisateur et scénariste allemand d'origine danoise. Il a également été metteur en scène au théâtre.
Né à Hambourg, l'enfant Hans Detlef Sierck est cependant élevé au Danemark, pays d'origine de sa famille. Adolescent, il rejoint l'Allemagne où son père, journaliste, s'installe définitivement. Étudiant dilettante en droit, philosophie, puis en histoire de l'art (à l'image d'un Mankiewicz, cet excédent de bagage culturel lui conférera plus tard un statut d'aristocrate à Hollywood), il obtient pour financer ses études au début des années vingt un premier emploi au théâtre de Hambourg où il monte rapidement ses premières pièces.
Fort de quelques succès, il embrasse alors totalement une carrière de metteur en scène au théâtre, en poste successivement à Chemnitz, Brême, Leipzig où il s'installe en 1929. Ses positions lui valent rapidement quelques démêlés avec les nouvelles autorités nazies (pour ne rien arranger, sa seconde femme est d'origine juive). Devant le caractère incontournable des complications auxquelles il doit faire face pour monter le moindre des projets, après un premier et dernier coup d'éclat à Berlin, il accepte un poste à la UFA en 1934 où il acquiert au regard des autorités une nouvelle virginité.
Entrant de plain-pied dans ce qui est une industrie, Sierck adapte ses ambitions artistiques à ce média populaire par essence. Il obtient rapidement des succès conséquents. Bien que fortement courtisé, il fuit littéralement l'Allemagne en 1937 (laissant derrière lui un fils issu de son premier mariage, embrigadé dans les jeunesses hitlériennes, dont il n'a plus le droit de s'approcher; jeune enfant star dans quelques films de propagande) et rejoint sa femme dont il est séparé physiquement depuis plusieurs années. Il s'installe brièvement en Italie, puis en France, avant de gagner les États-Unis.