Alida Maria Laura von Altenburger connue sous le nom de Alida Valli, née à Pola, ville de la région d'Istrie, décédée à Rome, était une actrice italienne.
Elle fait ses débuts en tant qu'actrice à quinze ans au Centro sperimentale di Cinematografia (Centre expérimental du cinéma) de Rome en 1936 en participant dans Les deux sergents. Mais le premier rôle lui est offert par Mario Bonnard dans Le féroce Saladin en 1937. C'est le réalisateur Bonnard qui lui a choisi le nom d'art 'Alida Valli'. Après elle a signé un contrat à long terme avec Italciné. Merveilleusement belle et douée elle devient l'étoile montante du cinéma italien, "la plus aimée des italiens" et "la fiancée de l'Italie". Le début de sa carrière se déroule devant les caméras des grands réalisateurs italiens de l'époque, Mario Camerini et Goffredo Alessandrini bien sûr (période des Téléphones blancs oblige), mais aussi Mario Bonnard, Max Neufeld, Mario Mattoli, Carmine Gallone et Mario Soldati. C'est d'ailleurs ce dernier qui va lui permettre de devenir une vedette en Italie, en 1942, avec Le Mariage de minuit (Piccolo mondo antico) où elle saura faire montre d'une qualité de jeu dramatique peu ordinaire et qui lui vaudra un prix à la Mostra de Venise. Après Le mariage de minuit où elle joue d'une manière bouleversante Darryl F. Zanuck lui propose Hollywood. Mais elle sent que l'Italie glisse dans la guerre et veut d'autant moins déserter son pays, ni les amis, ni sa mère. Dans le film monumentale Noi vivi/Addio Kira, une critique sociale à la dictature, elle interprète le premier rôle d'une telle façon que la critique la compare à Garbo. Ce film était interdit, cinq mois après sa sortie, en 1942 par Mussolini. La Valli a rompu les contacts avec ses producteurs et s'est cachée chez des amies a Rome, chez Leonor Fini et Luciana d'Avack. En 1944, elle épouse le musicien de jazz triestien Oscar de Mejo, la musique mal vu par le régime, échappant ainsi à l'enrôlement d'office dans le cinéma de propagande fasciste. C'est en 1947 qu'elle va tenter sa deuxieme chance aux États-Unis où elle ne jouera que dans quatre films dont Le Procès Paradine de Hitchcock, et Le Troisième Homme de Carol Reed. Dans Le troisième homme (1949) elle apparaît comme "l'incarnation de l'Europe martyrisée par la guerre" (Frederic Mitterand). Peu satisfaite du système hollywoodien et séparée de son mari Oscar un ans après avoir donné naissance à un second fils à Los Angeles, Lorenzo "Larry", la Valli retourne à sa mère patrie seule avec ses deux fils en 1953 et s'installe définitivement à Rome. En 1951 elle va travailler avec des réalisateurs italiens ou français : ce seront essentiellement, pour les premiers, à nouveau Mario Soldati, Gianni Franciolini, et surtout les deux « grands » que sont Luchino Visconti qui lui confie le rôle principal de Senso en 1954, et Michelangelo Antonioni qui la fait jouer dans Le Cri en 1957; les réalisateurs français seront entre autres Yves Allégret, Henri Decoin, Roger Vadim, René Clément, Yves Robert, Georges Franju, Jacques Deray, Claude Chabrol.