Peter Watkins, le perturbateur :
Peter Watkins a le goût de l'agitation : il a construit sa réputation chez les contestataires grâce à sa défense acharnée de toutes les libertés. Son discours fustige l'utilisation des médias de masse par le pouvoir en place, qui lui permettent, grâce à l'appui des grandes instances financières, de diffuser ses idées à travers le pays. Dès ses débuts, le cinéma permet à Peter Watkins de s'insurger contre une institution politique, la guerre, stigmatisée dans son premier court-métrage, Journal d'un soldat inconnu. Punishment Park fait partie de ces brûlots cinématographiques qui jalonnent la carrière du réalisateur.
Tournage dans le désert :
Punishment Park a été tourné en août 1970, dans le désert de San Bernardino, à une centaine de kilomètres de Los Angeles. Le casting mêlait de jeunes acteurs professionnels à un grand nombre de non-professionnels, venus principalement de Los Angeles.
Un accueil cinglant :
Le film, bien que projeté au Festival de Cannes en 1971 et apprécié par la critique européenne, a été très mal reçu par les journalistes américains. A sa sortie aux Etats-Unis, dans un petit cinéma de Manhattan, il est apparu assez vite que le distributeur ne prendrait pas le film en mains, peut-être à cause des rudes critiques de la presse, peut-être à cause de pressions de la part des autorités. Punishment Park n'est resté à l'affiche que quatre jours. Depuis, le film a rarement eu l'honneur d'une ressortie aux Etats-Unis et n'est jamais passé à la télévision.
Commentaires :
Le scénario procède d'une uchronie. Il développe les conséquences possibles d'une déclaration d'état d'urgence par le président des États-Unis pendant la guerre du Viêt Nam qui n'a, dans la réalité, jamais été décrétée. Bien que projeté lors du festival de Cannes en 1971 et apprécié par la critique européenne, cette œuvre de Peter Watkins n'a connu qu'un succès d'estime.
Il est ressorti en France le 4 juillet 2007, distribué par Shellac dans le réseau des cinémas d'art et d'essai.