- Livre de Nicholas Frazer et John Barnes.
- A voir également Evita
Un peu d'histoire :
María Eva Duarte de Perón, mieux connue sous le nom d'Eva Perón ou d'Evita, née le 7 mai 1919 à Junín ou Los Toldos (province de Buenos Aires) et morte le 26 juillet 1952 à Buenos Aires, est une actrice et femme politique argentine. Elle épousa en 1945 le colonel Juan Domingo Perón, un an avant l'accession de celui-ci à la présidence de la république argentine.
D'origine modeste, elle alla à l'âge de quinze ans s'établir à Buenos Aires, où elle s'initia au métier de comédienne et acquit un certain renom au théâtre, à la radio et au cinéma. En 1943, elle fut l'un des fondateurs de l'Asociación Radial Argentina (ARA, syndicat des travailleurs de la radiodiffusion), dont elle fut élue présidente l'année d'après. En 1944, lors d'une représentation donnée au bénéfice des victimes du tremblement de terre de San Juan de janvier 1944, elle fit la rencontre de Juan Perón, alors secrétaire d'État du gouvernement de facto issu du coup d'État de 1943, et l'épousa en octobre de l'année suivante. Elle eut ensuite une part active dans la campagne électorale de son mari en 1946, étant la première femme argentine à jouer un tel rôle.
Elle œuvra en faveur du droit de vote pour les femmes et en obtint l'adoption juridique en 1947. Cette égalité politique entre hommes et femmes réalisée, elle lutta ensuite pour l'égalité juridique des conjoints et pour la patria potestas partagée (c'est-à-dire l'égalité en droit matrimonial), ce qui fut mis en œuvre par l'article 39 de la constitution de 1949. En 1949 encore, elle fonda le Parti péroniste féminin, qu'elle devait présider jusqu'à sa mort. Elle déploya une ample activité sociale, au travers notamment de la Fondation Eva Perón, qui visait à soulager les descamisados (les sans-chemise), c'est-à-dire les plus démunis de la société. La Fondation fit ainsi construire des hôpitaux, des asiles et des écoles, favorisa le tourisme social en créant des colonies de vacances, diffusa la pratique du sport parmi tous les enfants par l'organisation de championnats accueillant la population tout entière, accorda des bourses d'études et des aides au logement et s'efforça d'améliorer le statut de la femme sur différents plans.
Elle joua un rôle actif dans les luttes pour les droits sociaux et pour les droits des travailleurs et fit office de passerelle directe entre le président Perón et le monde syndical. En 1951, en vue de la première élection présidentielle au suffrage universel, le mouvement ouvrier proposa qu'Evita, comme l'appelait la population, posât sa candidature à la vice-présidence ; cependant, elle dut y renoncer le 31 août, date connue depuis comme Jour du renoncement, en raison de sa santé déclinante, mais aussi sous la pression des oppositions internes dans la société argentine, ou encore au sein du péronisme lui-même, devant l'éventualité qu'une femme appuyée par le syndicalisme pût se hisser à la vice-présidence.
Elle décéda le 26 juillet 1952 des suites d'un cancer fulgurant du col de l'utérus, à l'âge de 33 ans. Il lui fut alors rendu un hommage, tant officiel - sa dépouille fut veillée dans l'édifice du Congrès - que populaire, d'une ampleur sans précédent en Argentine. Son corps fut embaumé et déposé au siège de la centrale syndicale CGT. À l'avènement de la dictature civico-militaire dite Révolution libératrice en 1955, son cadavre fut enlevé, séquestré et profané, puis dissimulé durant seize ans.