- Livre de Thomas De Quincey.
Un peu d'histoire :
Catalina de Erauso, également connue comme La Monja Alférez (« La nonne lieutenante »), née en 1592 à Saint-Sébastien en Espagne et morte en 1650 à Cuetlaxtla en Nouvelle-Espagne, est une personnalité basque semi-légendaire d'Espagne et des Amériques espagnoles de la première moitié du XVIIème siècle.
Son père est un militaire d'un grade important, commandant de la province aux ordres du roi Felipe III. Son autobiographie supposée indique qu'Erauso a plusieurs frères et que l'enfant jouait avec eux dès son enfance et avec son père aux jeux de guerre. Très jeune, elle rentre au couvent pour devenir nonne. En raison de son caractère explosif, le transfert d'Erauso se fait bientôt au monastère San Bartolomé de Saint-Sébastien, où les règles sont plus strictes. Erauso, qui y vit jusqu'à ses quinze ans, se rend alors compte que sa vocation n'est pas celle de devenir nonne et refuse de prononcer les vœux. Une énième bagarre éclate avec une pensionnaire nommée Catalina de Aliri, ce qui vaut l'enferment d'Erauso en cellule, qui décide de quitter le couvent. Une nuit, Erauso, qui n'a alors même jamais vu une rue, vole les clés du couvent et s'enfuit, habillée en homme. Elle prend le nom de « Francisco de Loyola », puis quitte San Sebastian pour Valladolid. Depuis là, Erauso visite Bilbao, s'enrôle sur un navire avec l'aide de quelques compatriotes basques, puis arrive en Amérique espagnole et s'engage comme soldat sous le nom de Alonso Díaz Ramírez de Guzmán. Erauso sert sous les ordres de plusieurs capitaines.
Erauso sert au Chili durant la guerre d'Arauco contre les indiens mapuches (alors appelés les Araucans). Erauso acquiert alors une réputation de soldat courageux, de joueur et de bagarreur. Cette carrière militaire animée culmine par sa promotion au grade de lieutenant, titre qui combiné avec sa jeunesse au couvent lui vaudra le surnom de La nonne lieutenant (La Monja Alférez).
Erauso était semble-t-il duelliste acharnée, responsable de la mort de douzaines d'hommes. Selon son autobiographie, parmi eux, son propre frère qu'elle tua par inadvertance lors d'une altercation nocturne. Erauso prétend ne l'avoir pas reconnu avant d'entendre ses cris d'agonie dans la nuit.
Erauso fait également du commerce, toujours avec des hommes d'affaires basques, puis continue ses duels et tue indistinctement des soldats, des fonctionnaires ou des officiers de la Couronne espagnole. Erauso doit à plusieurs reprises trouver refuge dans des églises, demandant le droit d'asile, pour empêcher les soldats de l'arrêter.
Bien que la condamnation à mort soit prononcée plusieurs fois, Erauso parvient à fuir le Chili pour ce qui est aujourd'hui l'Argentine, la Bolivie et le Pérou.
Un duel à Cuzco blesse grièvement Erauso qui confesse qu'elle est une femme sur son potentiel lit de mort. Erauso survit cependant et part pour Guamanga après une convalescence de quatre mois. Là-bas, pour échapper à de nouveaux ennuis, Erauso confesse publiquement son sexe à l'évêque . À son invitation, Erauso entre alors au couvent et son périple continue des deux côtés de l'océan. En 1620, Erauso travaille chez l'archevêque de Lima, puis arrive en Espagne en 1624.
Erauso se rend à Rome puis dans le reste de l'Italie où sa notoriété est telle qu'Erauso obtient du pape Urbain VIII une dispense spéciale l'autorisant à porter des vêtements masculins.
De retour en Espagne, Francisco Pacheco (le beau-père de Velázquez) fait son portrait en 1630.
Erauso quitte à nouveau l'Espagne en 1645, cette fois pour la Nouvelle-Espagne avec la flotte de Pedro de Ursua, elle devient conducteur de mules sur la route de Veracruz. Là-bas, elle se fait appeler Antonio de Erauso.
Catalina de Erauso meurt à Cuetlaxtla en 1650.