Ce drame de guerre raconte l'histoire de Lidia Modzel, soeur de Sigismond et fiancée de son ami Adolphe Hardeff, originaire d'un pays voisin. Les deux hommes accomplissent leur service militaire mais la guerre éclate et ils se retrouvent officiellement ennemis. Tous deux vont périr. Lorsque le Lieutenant Maxim annonce leur mort, Lidia est brisée par la double perte. Mais Maxim la soutient et réussit à se faire aimer d'elle. La découverte que son frère et son fiancé se sont entre-tués lors d'une terrible bataille lui fait presque perdre raison. Seul le couvent lui apportera une maigre consolation. Chef d'oeuvre à tous points de vue grâce à son histoire solide, son style étudié et parfois intimiste, ses couleurs touchantes et sommet de la carrière de son auteur. D'un point de vue thématique, ce film est un acte d'accusation indéniable contre la guerre. Comme si le pacifiste Alfred Machin avait senti l'imminence de la Grande Guerre: il sortit en juin 1914, à peine deux mois avant le début des hostilités. L'oeuvre fut distribuée mondialement pendant que la France rappelait Machin sous les drapeaux.