Une exemplaire productivité :
Crédit pour tous est presque le soixantième film de Jean-Pierre Mocky, réalisateur qui reste extrêmement prolifique même si la plupart de ses films ne sont vus depuis une vingtaine d'années que par une poignée d'initiés.
Trois films sinon rien :
Crédit pour tous sort en salles en même temps que deux autres films du réalisateur: Le Dossier Toroto et Le club des Insomniaques. "En salles" est un peu exagéré peut-être puisqu'en réalité, ces films vont sortir dans une salle, celle du "Desperado" à Paris, ancien Action-Ecoles que le réalisateur Jean-Pierre Mocky a racheté dans le but de diffuser les films qu'il fait. Cela participe à sa stratégie d'indépendance qui lui permet de survivre dans un climat économique hostile. Ainsi, il est son propre producteur et diffuseur (il n'a pas besoin de distributeur), et ses films sont vus car le réalisateur a un noyau dur d'amateurs. Auparavant, il tenait dans cette même logique un autre cinéma, le Brady.
Une grande famille de cinéma :
On retrouve dans ce film des habitués de Jean-Pierre Mocky. Ainsi Dominique Pinon a déjà joué dans le téléfilm du réalisateur Colère ainsi que dans sa série Myster Mocky Présente... (référence au Alfred Hitchcock Présente). Il côtoyait déjà Michèle Bernier dans le premier et Arielle Dombasle dans la seconde. On retrouve Rufus dans les mêmes films que l'acteur-fétiche de Jean-Pierre Jeunet, mais celui-ci joue aussi dans Les Insomniaques. Il faut ajouter à ces quelques acteurs pléthore de second rôles qui tournent régulièrement avec le réalisateur (Michel Stobac, Christian Chauveau, Freddy Bournane...)
Quant à Jean Abeillé qui joue ici le commissaire Mandrin, c'est une "gueule" récurrente chez Mocky puisqu'il apparait dans les trois films sortant au Desperado simultanément (Crédit pour tous, Les Insomniaques, Le Dossier Toroto) après avoir commencé à tourner avec le réalisateur dès Le Piège à cons en 1979 et avoir participé depuis à dix-sept de ses films (sans compter sa série).