La naissance de Splice :
Le réalisateur Vincenzo Natali revient sur la genèse du film et les difficultés rencontrées avant de pouvoir enfin réaliser son long-métrage: "Cela fait plus de 10 ans que je travaille de manière sérieuse sur ce film. J'ai failli le faire en 2000, juste après Cube. J'ai bossé intensément pendant un an sur le design, le storyboard, et j'étais prêt à tourner. Mais au dernier moment, le producteur canadien a jugé le film trop cher pour lui. J'ai bien cru qu'il ne verrait jamais le jour, car il est très ambitieux, et très peu de gens sont capables de permettre à un film comme celui-ci de se faire. Je pense que tous les films sont faits pour de mauvaises raisons (...) Et dans le cas de Splice, je pense que c'est grâce à la grève des scénaristes. Elle était imminente. Nos financiers n'avaient que deux options. Soit faire le film immédiatement, ou alors, ne probablement jamais le tourner. S'ils n'avaient pas été forcés par les circonstances, ils auraient attendu, attendu, et le film n'aurait jamais vu le jour (...) Dans un certain sens, Splice était prédestiné à être filmé aujourd'hui. S'il avait été tourné 10 ans plus tôt, la technologie n'aurait pas été au point, et moi-même, en tant que réalisateur, je n'aurais sûrement pas été en mesure d'exploiter convenablement le sujet. Surtout, il y a 10 ans, la science n'était pas prête. Les concepts développés dans le scénario étaient dignes de la science-fiction. Mais la génétique a fait de tels progrès, qu'elle a rattrapé ma fiction, et que les sujets abordés sont plus que jamais d'actualité. Je pense que c'est l'accumulation de ces trois facteurs, plus quelques coïncidences heureuses, qui ont placé ce projet dans les bonnes mains, lesquelles ont rendu Splice possible."
Une fascination pour les monstres :
Le réalisateur semble avoir depuis toujours été fasciné par la capacité de chacun à devenir un monstre. On retrouve ce thème récurrent dans la plupart de ses films comme son court-métrage Elevated, mais aussi dans Cube (1997), et dans le dernier en date, Splice: "Je pense être fasciné par le monstre qui dort en chacun de nous. Dans un sens, ils sont plus terrifiants que ceux que vous pouvez imaginer dans un film d'horreur. C'est d'ailleurs l'idée centrale du film : les gens qui imaginent la créature sont finalement plus effrayants que la créature elle-même. Et ils le sont encore plus quand ils ont l'air sympa. C'est pour ça que j'ai choisi Adrien Brody et Sarah Polley. Quoiqu'ils fassent, ils inspirent la sympathie."