Portrait d'une femme sans concession :
La parole à Catherine Corsini, réalisatrice du film : "J'avais envie de raconter une histoire très classique, très simple, qui me permettrait aussi de suivre la trajectoire d'une femme dans la lignée des héroïnes qui m'ont fait rêver : d'Anna Karénine à Madame Bovary. C'est parti de là, effectivement, dans ce contexte classique, de faire le portrait d'une femme qui ose l'aventure, qui choisit de ne transiger avec rien, peut-être parce qu'elle est à un moment de sa vie où elle sait qu'elle ne peut plus se permettre de passer à côté de ce qui lui arrive. J'ai essayé de montrer ce qu'était le désir, son irruption dans une vie ordinaire et rangée, sa puissance, son côté inéluctable. J'ai souhaité faire une mise en scène épurée, pour accorder une grande place à la sensualité, à la nature. Au sens où l'amour débarrasse le film de toute psychologie et lui donne une impulsion pure, celle des corps qui cherchent à se rejoindre ou s'enfuir et donc lui imprime un mouvement."
Au commencement la fin :
Pour Catherine Corsini, ce n'est pas tant la fin du film qui l'intéressait le plus, c'est-à-dire son dénouement, mais plutôt la spirale des événements de l'histoire du personnage incarné par Kristin Scott Thomas. "Très vite à l'écriture, j'ai ressenti le besoin d'ouvrir le film avec ce coup de feu qui laisse présager le drame. Je voulais créer une tension, pour qu'immédiatement on sente qu'on irait au bout de la passion, avec tout ce que ça sous-entend de fort, de beau, d'inéluctable, de tragique" explique-t-elle. Et d'ajouter : "Dès le début, on sait donc qu'il va y avoir un drame, sans savoir pourtant s'il s'agit d'un meurtre ou d'un suicide. Le suspense reste entier. On sait qu'on va être spectateur de ce drame".