Un récit à résonance autobiographique :
Pour son premier long métrage, le réalisateur Hubert Gillet a décidé de mettre en scène un récit, qui sans être totalement autobiographique, s'inspire de sa propre histoire. "J'ai grandi dans une famille qui a accueilli de nombreux enfants sans parents, orphelins ou abandonnés, explique-t-il. Les uns venaient en attendant d'être placés ou adoptés, les autres, comme moi, y sont restés de la petite enfance jusqu'à leur majorité. Nos parents d'adoption, qui avaient déjà quatre enfants naturels, se démenaient pour que l'on soit heureux et nous l'étions bien souvent. Cependant, le sentiment d'être de passage ne nous a jamais quittés. A l'adolescence, certains ont éprouvé le besoin de savoir d'où ils venaient. J'étais de ceux-là. En réalisant Dans tes bras, j'avais envie d'interroger ce moment très précis de l'adolescence où la quête d'identité et la recherche de ses propres racines sont nécessaires, urgents. Le moment où il devient vital de savoir pour pouvoir se construire."
L'adoption, un thème de prédilection pour Hubert Gillet :
C'est en découvrant le court métrage de Hubert Gillet, Lune, que Michèle Laroque décida réellement d'interpréter Dans tes bras. Ce court métrage abordait déjà la question de l'adoption. "Lune est l'histoire d'une petite fille de 6 ans retirée à sa mère par les services sociaux et placée chez une nourrice, explique le réalisateur. Lune est une histoire de placement. Dans tes bras est une histoire de déplacement. Même si Louis est un peu cette petite fille qui aurait grandi et qui partirait à la recherche du morceau manquant à son puzzle."
Le personnage de Solange vu par Michèle Laroque :
"Solange est un personnage en souffrance et cela a forcément dû éveiller en moi des choses que je ne soupçonnais pas. En même temps, je crois que les rôles n'arrivent jamais complètement au hasard. Bien que mon parcours personnel soit différent, il y a sûrement en moi une forme d'abandon qui me permet d'être touchée par cette histoire, de la jouer et très certainement de m'en libérer. Même si cela coûte toujours de jouer un drame sans la carapace de l'humour pour se protéger ! Solange a construit sa vie en supprimant un certain nombre de sentiments dont les regrets et les souvenirs. Pour pouvoir vivre, elle s'est fabriqué un corset et il ne faut surtout pas le délacer. Elle sait pourtant que c'est inéluctable."