Thématique (Tag) :
Heroic Fantasy : est un genre cinématographique qui mêle dans une atmosphère d'épopée, les mythes, les légendes et les thèmes de récit fantastique et le merveilleux de la culture anglo-saxonne, fondé sur l'imaginaire, il est apparenté au cinéma onirique européen dont il partage quelques points communs.
Malgré une importante représentation dans la littérature, les jeux vidéo et les comics, l'héroic fantasy reste un genre marginal du cinéma jusqu'aux années 60-70, et il aura fallu attendre 1981, notamment avec Excalibur, pour que les premiers fleurons du genre s'affichent dans les salles obscures.
Le romancier américain Lin Carter lui donne comme origine les premiers aventures de Conan le Cimmérien (1932-1933) de Robert E. Howard. Il dit que c'était alors « quelque chose de nouveau, quelque chose qui combinait l'action héroïque de Burroughs, la magie noire et les démons malfaisants de Lovecraft et les royaumes préhistoriques légendaires fabuleux de Smith ». Clark Ashton Smith (1893-1961) est par la suite associé à Howard comme l'un des premiers écrivains de ce genre nouveau.
Les spécialistes voient la source de l'heroic fantasy dans les premières poèmes épiques de la littérature anglo-saxonne comme Beowulf (VIIIème siècle). Viennent ensuite comme sources au début du XIIème siècle, deux histoires imaginaires de la Bretagne, Histoire des rois de Bretagne de Geoffroy de Monmouth et Histoire des Anglais de Geoffroy Gaimar qui décrivent les premiers mythes de héros médiévaux comme le Roi Arthur et Havelok le Danois.
Que ce soit au cinéma (Predator ou The Thing), à la télévision (l'épisode "L'Arène" de la 1ère saison de Star Trek) ou en ufologie (la théorie des Anciens Astronautes d'Erich von Däniken), les références de Outlander sont évidentes. Mais la plus importante est sans doute littéraire et mythologique, le film s'inspirant clairement de la légende de Beowulf. Un conte que le réalisateur Howard McCain découvrit à l'université et rêva d'adapter au cinéma... avec la plus grande difficulté. Jusqu'à son approche radicalement SF : remplacer le troll Grendel par un extraterrestre. "Peut-être qu'une créature extraterrestre a pu atterrir sur Terre au temps des Vikings ? Notre sentiment était que si jamais la légende de Beowulf était fondée sur la moindre parcelle de vérité, c'était réellement l'explication la plus plausible, la source du mythe." explique t-il. Et son scénariste Dirk Blackman d'ajouter : "Tout le monde sait qu'il n'y avait pas de monstres durant l'ère des Vikings. Mais si un extraterrestre humanoïde venu d'ailleurs amène une féroce créature alien sur Terre et doit unir ses forces avec les Vikings pour combattre ce monstre, vous avez les origines de Beowulf. En d'autres termes, nous avons tout simplement décidé d'écrire La véritable histoire de Beowulf."
Un monstre made in Tatopoulos :
Le Moorwen, créature alien du film, est l'oeuvre du Français Patrick Tatopoulos, déjà à l'oeuvre sur les créatures de Pitch Black, Independence Day, Godzilla ou Underworld. "Utiliser la réalité de l'âge des Vikings comme point de départ pour imaginer la créature était la bonne option : nous nous sommes d'abord inspirés des légendes de dragons des Vikings pour rompre avec l'habitude des créatures du cinéma tendant à toutes être anthropomorphiques ? deux bras, deux jambes ou pattes et se tenant debout. Le Moorwen (dont le nom est dérivé de celui des Morlocks, les créatures photosensibles de La Machine à explorer le temps de H.G. Wells) est un animal qui peut courir, nager et grimper aux arbres, mais tout ça beaucoup plus rapidement qu'un humain, car il se déplace sur quatre pattes, sauf quand il frappe, cette fois sur deux pattes." le réalisateur Howard McCain ajoute : "Chaque monstre depuis le Alien de H.R Giger est jaugé et imaginé, même inconsciemment, à l'aune de cet illustre design. Ce sont tous de phalliques machines à tuer et l'emphase est toujours mise sur la morphologie : la biologie, ce qu'elle provoque et comment l'animal a évolué. Ce sont tous de strictes machines à tuer, rien de plus. Le Moorwen va au-delà d'un simple design de créature : la "personnalité" qui s'en dégage fait qu'on a presque de l'empathie pour lui, à l'instar de King Kong ou du monstre de Frankenstein. Par ailleurs, le Moorwen devait pouvoir s'intégrer logiquement dans l'environnement et le monde des Vikings, de la même manière que l'Alien bio-mécanique de Giger s'intègre parfaitement dans le monde de conduits et de gaines électriques d'un vaisseau spatial. Il devait donc être animal, d'une autre planète, mais pourtant ressembler malgré tout à quelque chose qui aurait pu inspirer la sculpture de la figure de proue d'un drakkar."