Avec ce film, Jean Rouch quitte tout à fait le domaine de l’ethnologie traditionnelle. « J’ai suivi un petit groupe de jeunes émigrés nigériens à Treichville, faubourg d’Abidjan. Je leur ai proposé de faire un film où ils avaient le droit de tout faire et de tout dire. Alors nous avons improvisé un film ». L’improvisation ne fut pas spontanée. Rouch avait passé une demi-année à observer ses personnages. D’accord avec eux et avec leu collaboration, il avait ensuite convenu d’un scénario, ou plutôt d’un canevas non écrit, modifié au cours du tournage. « Je me suis dit qu’on pourrait aller lus loin encore dans la vérité si au lieu de prendre des acteurs et de leu faire interpréter un rôle, on demandait à des hommes de jouer leur propre vie. Et ce fut Moi, un noir ....