L’histoire d’un effroyable drame vécu qui aboutit à la plus épouvantable erreur judiciaire du siècle dernier. Le 8 floréal an IV (28 mars 1795), la diligence attelée de quatre chevaux qui assurait le service postal, partait de Paris pour aller porter à l’armée d’Italie, commandée par le général Napoléon Bonaparte, une somme de 7 000 000 d’assignats destinés à la solde de cette armée. Des bandits, que l’appât d’une aussi forte somme avait décidés, attaquèrent à Lieusaint la malle-poste, tuèrent le postillon et le courrier et s’enfuirent après l’avoir dévalisé. Par suite d’un hasard malencontreux qui a joué dans toute cette affaire le rôle le plus néfaste, il se trouvait que l’un des bandits, Dubosc, ressemblait d’une façon frappante à un honnête homme, Joseph Lesurques, que ses affaires avaient appelé à Lieusaint quelques heures avant l’attaque de la malle. Dubosc ayant disparu, Lesurques qui avait été aperçu à Lieusaint fut convaincu, par des témoignages, d’être l’un des auteurs de l’abominable crime qui s’était passé alors qu’il était de retour à Paris.