Kolberg est un film de propagande nazie, réalisé par Veit Harlan et Wolfgang Liebeneiner, alors que le Troisième Reich vivait ses derniers mois. Commandé en 1943, le film est projeté la première fois début décembre devant Goebbels, fortement impressionné par le prémontage qui lui est alors projeté le 30 janvier 1945, simultanément à Berlin et dans la base navale de La Rochelle, la version définitive est montrée pour la première fois au public. Il a été aussi projeté à la chancellerie du Reich après l'émission du dernier message radio d'Hitler le 30 janvier. La musique du film est de Norbert Schultze.
Le film visait à galvaniser le moral des Allemands au cours de la dernière phase de la Seconde Guerre mondiale. Il se fonde sur l'autobiographie de Joachim Nettelbeck, maire de Kolberg, qui avait raconté comment la forteresse de la ville s'était défendue avec succès (en) en 1807 contre les troupes françaises, à la fin de la guerre de la quatrième coalition. Le maire avait réussi à transformer la population locale en une milice efficace et fanatique, malgré le pessimisme des autorités militaires sur place. C'est alors qu'un officier, le comte August von Gneisenau, qui devait devenir le feld-maréchal prussien réformateur que l'on connaît, avait remplacé le commandant militaire et, de concert avec Nettelbeck, avait tout fait pour conserver la ville au roi de Prusse.
Le leitmotiv du film : « das Volk steht auf, der Sturm bricht los » (le peuple se lève, la tempête se déchaîne) reprend directement l'un des slogans de la propagande de Goebbels. Celui-ci voulait croire contre toute évidence à un sursaut du peuple pour sauver le régime hitlérien du naufrage. Les enfants, les femmes et les personnes âgées embrigadées dans le Volkssturm devaient y trouver un exemple.