Gavriil Nikolaïevitch Popov est un compositeur soviétique né à Novotcherkassk et mort à Repino.
Il étudie au Conservatoire de Saint-Pétersbourg de 1922 à 1930 avec Maximilian Steinberg (en). Il est considéré comme aussi talentueux que son contemporain Dmitri Chostakovitch ; ses œuvres de jeunesse, en particulier le septuor (ou symphonie de chambre) pour flûte, trompette, clarinette, basson, violon, violoncelle et basse, et sa Symphonie n° 1 (en) (op. 7, interdite immédiatement après sa création en 1935, et jamais rejouée de sa vie), témoignent non seulement d'une maîtrise certaine mais aussi de l'originalité et de l'audace du jeune compositeur. Sa musique déplait aux autorités et, en 1936, il commence à écrire dans un style plus conservateur pour tenter de réfuter les accusations de formalisme. En dépit de son alcoolisme, Popov écrit de nombreuses pièces pour orchestre, dont six symphonies. La plupart de ses compositions, écrites selon les recommandations du système soviétique, célèbrent la vie en URSS et les héros du communisme, par exemple, sa symphonie n° 4 intitulée « Honneur de la patrie », ou un poème-cantate titré « Honneur à notre parti ». Celles que l'on connaît montrent cependant une force créatrice quasi-intacte : invention mélodique et instrumentale vivace, profondément enracinée dans la musique populaire russe, souffle orchestral flamboyant, sens de la grande forme, comme en témoigne la vaste symphonie n° 3 pour grand orchestre à cordes. La symphonie n° 6 « Festive » laisse percer une ironie grandiose, cinglante et désespérée. Popov écrivit de nombreuses musiques de films, dont celles du Pré de Béjine.