Né à Lézigné, dans le XXX, Patrice Chéreau fait dès l'adolescence partie du fameux groupe de théâtre amateur du lycée Louis-Le-Grand, réunion à peine croyable de futurs incontournables parmi lesquels on trouvait déjà Jérôme Deschamps ou Jean-Pierre Vincent... Après avoir passé une licence d'allemand à la Sorbonne, ses premières mises en scène portent sur "L'intervention" de Victor Hugo ou "L'héritier de village" de Marivaux en 1965, présenté au Festival de Nancy. Gennevilliers l'accueille ensuite, il y travaille avec Bernard Sobel, puis devient le directeur du théâtre de Sartrouville entre 1966 et 1969. Il va alors faire une rencontre déterminante, celle de Richard Peduzzi, qui deviendra son fidèle scénographe, signant, à partir de 1969, les décors de toutes ses productions. En 1967, Chéreau met en scène "les soldats de Lenz", "La neige au milieu de l'été" et "Le voleur de femmes" de Kuan Hang-Ching. En 1969, c'est "Dom Juan" de Molière, puis l'année suivante "Richard II" de Shakespeare.
En 1970, le jeune metteur en scène part en Italie et y reste deux ans, travaillant à ses premières mises en scène pour l'opéra. Il donne "L'italienne à Alger" de Rossini au Festival de Spolete, puis regagne le Piccolo Teatro de Milan, fief de Georgio Strehler, où il met en scène "Splendeur et mort de Joaquim Murieta" de Pablo Neruda en 1970, "Toller" de Tankred Dorst l'année suivante, et enfin "Lulu" de Wedekind en 1972.