Frank Borzage, né à Salt Lake City, d'une famille d'origine italienne, il est mineur dès l'âge de douze ans. Il s'enfuit de chez lui, exerce plusieurs métiers et se fait embaucher comme accessoiriste puis comme acteur à Hollywood, où il interprète des petits rôles pour Ince et les productions Bison.
À partir de 1916, il commence à diriger des films dont il écrit souvent le scénario. Son premier chef-d'œuvre est L'Heure suprême qui ouvre la deuxième période de sa carrière, de 1927 à 1940, celle des œuvres majeures (L'Heure suprême, La Femme au corbeau, L'Adieu aux armes, Secrets, Ceux de la zone, Trois camarades, La Tempête qui tue,...), où se reconnaît la "Borzage's touch", une transfiguration du mélo quotidien, une exaltation de l'amour fou cher au surréalisme (L'Heure suprême), un hymne au couple que ne peuvent séparer ni la misère, ni la guerre, ni même la mort. Pour comprendre cette "Borzage's touch", il suffit de voir le traitement que fait subir à L'Adieu aux armes d'Ernest Hemingway le metteur en scène : il en fait un "poème d'amour fou" (Henri Agel). Borzage est le cinéaste du délire. Dans La Femme au corbeau, son chef-d'œuvre du muet, le héros, pour montrer à celle qu'il aime la force de sa volonté, sort une nuit d'orage, à demi nu.