Né à Oran et débarqué en France, comme bon nombre de pieds-noirs, en 1963, Alain Chabat passe son enfance à Massy, en banlieue parisienne. Elève dissipé, il fera le tour d'une bonne dizaine d'établissements entre la sixième et la terminale. Il faut dire que les études et l'autorité, c'est pas le créneau du jeune Alain. Passionné de BD, il veut devenir dessinateur à son tour
"Nulle part ailleurs", l'émission animée par Antoine de Caunes et Philippe Gildas, sera le tremplin idéal à leur humour pipi-caca mâtiné d'un surréalisme de très bon aloi, qui fait soit hurler dans les chaumières, soit se pâmer d'admiration une génération d'ados débarrassés - enfin ! - de l'humour à papa. Triomphe à la clé, les Nuls se démultiplient : "Le JTN", "ABCD Nul", "TVN 595" et des dizaines de fausses pubs qui passeront rapidement à la postérité du culte, bref, autant de concepts qui permettent aux Nuls de parader en tête des moteurs de Canal+. Chabat reste immanquablement stoïque, silhouette faussement raide et pince-sans-rire, capable de présenter le JT en porte-jarretelles sans sourciller.
Début 90, le quatuor, devenu trio suite au décès de Bruno Carette, éclate plus ou moins : le cinéma leur fait des appels du pied constants. Chabat se contente pour l'instant d'une apparition clin d'œil en se faisant sauvagement assassiner dans Baby blood. Outre un autre petit rôle dans le film à sketches Les secrets professionnels du docteur Apfelglück, le grand bond en avant vers le 7e art se fera, pour Chabat, au sein, à nouveau, de la meute des Nuls, avec leur premier film, l'hommage rigolo-kitsch au cinéma d'horreur, La cité de la peur.