Saturnin Fabre, né à Sens
Il obtient un premier prix de Conservatoire et jouera de tout, des dramatiques, des comédies de boulevard, comme des opérettes et s'installe d'emblée comme le tonitruant au phrasé déphasé du cinéma français.
Il aborda le cinéma muet dès 1911 avec Albert Capellani à qui l'on doit dès 1909 le premier long métrage français : L'Assommoir. En 1929, il passe au parlant avec La route est belle de Robert Florey.
Connu pour sa forte personnalité, il fut un des plus singuliers seconds rôles du cinéma français d'avant-guerre et d'après-guerre, dans la lignée de Jean Tissier et Julien Carette. Il occupe l'écran d'une manière tellement prodigieuse qu'il fait oublier les navets, pourtant nombreux, auxquels il participe. On se souviendra en particulier de sa formidable voix saccadée, et de sa diction parfaite.
Sa réplique la plus célèbre, il l'adresse à Bernard Blier, son neveu dans le film Marie-Martine d'Albert Valentin : « Tiens ta bougie droite ! », lui dit-il régulièrement. On raconte qu'à la troisième reprise de la repartie, c'est le public qui répondait.
Il a joué dans 79 films parlants au moins, sous la direction de 57 réalisateurs différents, pour la plupart prestigieux.