Un peu d'histoire :
Les procès intentés aux animaux étaient des procès dans lesquels l'accusé était un animal qui se voyait reprocher un délit, un crime ou un dommage comme il l'aurait été à un être humain, en principe seul sujet de droit ou justiciable.
Ainsi, au Moyen Âge et bien après, on condamna à la potence ou au bûcher des cochons, des truies, ou des vaches. De même, l'Église étendit ses excommunications des hommes aux animaux : rats, mouches, sauterelles, taupes, poissons; tout membre de la faune pouvait y succomber.
Et s'ils étaient reconnus coupables, ils étaient condamnés aux mêmes sentences que les humains : Pendaison, écartèlement, empalement .… Ce qui est incroyable, c'est que les propriétaires des animaux étaient eux aussi jugés et risquaient tout autant la mort. On a vu des gens pendus aux côtés de leur animal !
Le 23 avril 1794, une famille de Béthune et son perroquet se retrouvent devant le tribunal révolutionnaire : l'animal a la fâcheuse habitude de crier « Vive le roi », ce qui rend ses maîtres coupables d'être antirévolutionnaires. Ils sont guillotinés tandis que le perroquet est remis à la citoyenne Le Bon chargée de lui apprendre à crier « Vive la Nation », « Vive la République ».
Ces animaux étaient aussi parfois condamnés à mort pour crime de sorcellerie.
Ces pratiques n'étaient pas sans soulever de vives critiques chez les esprits éclairés et même parfois de la part des membres du clergé. Ces étranges mœurs eurent encore de beaux jours. Elles persistèrent dans tous les pays de la chrétienté jusqu'à la fin du xviie siècle. Pour la France, on connaît une centaine de jugements et d'excommunications concernant des animaux. Le 17ème siècle en compterait à lui seul une quarantaine. Un seul a été rendu le siècle suivant, en 1741, contre une vache puis un chien toujours à Paris en 1845.