Un peu d'histoire :
En août 1941, les forces allemandes prennent la ville de Smolensk. Cette ville est historiquement considérée comme la « clé » de Moscou car elle contrôle une bande de terre entre le Dniepr, la Daugava et de nombreuses autres rivières permettant ainsi de progresser plus rapidement en évitant la construction de ponts sur de larges rivières. La résistance désespérée des Soviétiques autour de Smolensk dure deux mois, du 10 juillet au 10 septembre. Cet intense engagement ralentit l'avancée allemande jusqu'en septembre et força le groupe d'armées Centre à engager la plupart de ses réserves.
Sur l'ensemble du front, l'avance allemande ralentit. Près de Léningrad, le groupe d'armées Nord est retenu par les défenses sur la Louga pendant un mois. Le groupe d'armées Sud qui comprend de nombreuses unités hongroises et roumaines moins bien entraînées, équipées et commandées que celles de la Wehrmacht, subissent de violentes contre-attaques. L'état-major allemand est maintenant face à un dilemme. En effet, le groupe d'armées Centre est assez puissant pour atteindre Moscou, mais une telle avancée créerait un saillant dans les lignes allemandes ce qui le rendrait vulnérable à une attaque sur ses flancs. De plus, Hitler refuse de voir en Moscou un objectif stratégique et estime que l'Allemagne a d'abord besoin des ressources minières et du blé présents en Ukraine, dans la région du Donbass. Heinz Guderian et son armée blindée sont donc envoyés vers le sud pour soutenir l'attaque de Gerd von Rundstedt sur Kiev, qui provoquera un autre désastre pour l'Armée rouge. Le 19 septembre, les forces soviétiques doivent abandonner Kiev, malgré le refus persistant de Staline de retirer ses troupes du saillant de Kiev comme le notèrent Alexandre Vassilievski et Gueorgui Joukov dans leurs mémoires respectifs.
Bien qu'elle soit une victoire incontestable, la bataille de Kiev a encore retardé le blitzkrieg allemand. Comme l'écrira plus tard Guderian : « Kiev fut certainement un brillant succès tactique, mais la question de savoir si elle a eu un intérêt stratégique reste ouverte. Tout dépend maintenant de notre capacité à atteindre les objectifs avant l'arrivée de l'hiver voire avant les pluies d'automne. » Hitler croit encore que la Wehrmacht peut finir la guerre avant l'hiver en prenant Moscou. Le 2 octobre 1941, le groupe d'armées Centre, sous le commandement de Fedor von Bock, lance son offensive finale vers Moscou, nom de code de l'opération Typhon. Hitler déclara peu de temps après : « Après trois mois de préparation, nous avons enfin la possibilité d'écraser notre ennemi avant l'arrivée de l'hiver. Toutes les préparations ont été faites… Aujourd'hui commence la dernière bataille de l'année… »