- Livre "Os Últimos Soldados da Guerra Fria" de Fernando Morais.
Un peu d'histoire :
Entre 1959 et 2015, le déficit migratoire cumulé dépasse le million, soit 12 % de la population moyenne durant cette période. Les quatre cinquièmes des Cubains se réfugient aux États-Unis. L'exode le plus massif se passe en 1980, 125 000 Cubains peuvent quitter Cuba par le port de Mariel pour rejoindre la Floride. C'est lors de l'exode de Mariel que l'écrivain cubain Reinaldo Arenas peut quitter l'île, après des années de persécutions homophobes et politiques. À la suite de la manifestation du 5 août 1994 (Maleconazo) , une manifestations contre le régime castriste, Fidel Castro autorise de nouveau le départ des Cubains qui souhaitent fuir l'île.
Miami joue ainsi un rôle central dans la dissidence cubaine. C'est en effet dans cette ville que sont basées la plupart des organisations anti-cubaine visant à renverser le gouvernement. De là partent des opérations militaires, souvent de type terroriste. Fidel échappe ainsi à une dizaine d'attentats, ainsi qu'à l'empoisonnement. Mais beaucoup d'entre eux touchent les civils et les infrastructures touristiques. Leur but est de faire de Cuba une île d'insécurité - que les touristes fuient. Or le tourisme à Cuba est un secteur vital pour l'économie du pays. Les dissidents comptent ainsi faire chuter l'économie - et avec elle le gouvernement. En 1997, par exemple, 3 bombes explosent à La Havane dans des lieux hautement touristiques - tuant un jeune Italien. En juillet et en août de la même année, trois des principaux hôtels de La Havane avaient déjà été la cible d'attentats similaires. Deux attentats supplémentaires ont eu lieu, en avril, visant la discothèque de l'hôtel Melia Cohiba, à La Havane, et un établissement de Varadero - le plus important pôle touristique du pays. Cuba fait ainsi l'objet d'attentats réguliers et soutenus par les États-Unis. Ces actions sont perpétrées dans un but affiché de libérer Cuba du castrisme.
Les contestataires sont soutenus financièrement par les États-Unis, notamment via la NED. Il s'agit par exemple de récompenser les médias adverses : en 2020, ceux-ci touchent ainsi 145 230 $ 29 - soit 4397 fois le salaire moyen cubain.
Pour Javier Larrondo, co-fondateur de l'Union patriotique de Cuba, le régime cubain fait en sorte que les dissidents s'exilent pour réduire le nombre de prisonniers politiques dans les prisons.