Récompense :
Prix Un certain Regard 2017 au Palmarès du 70ème Festival de Cannes.
Note d'intention :
Pour Un homme intègre, le réalisateur Mohammad Rasoulof s'est appuyé sur les propos du sociologue américain C. Wright Mills : "La peur du pouvoir entraîne une identification à ce même pouvoir (qui viole les droits du peuple)." Dans son film, le cinéaste suit un homme et une femme qui "par nécessité, se retirent dans une zone éloignée, vivent de la pisciculture, et finissent par s'identifier à ce même environnement corrompu qu'ils avaient choisi de fuir. Les structures sociales corrompues, au pire, écrasent l'individu, au mieux, font de lui un des maillons de la chaîne de la corruption. Un autre choix est-il possible ?"
Censure :
Un homme intègre est interdit en Iran mais le réalisateur et producteur Mohammad Rasoulof ne baisse pas les bras et espère obtenir les autorisations nécessaires pour projeter son film dans son pays natal. Ce n'est malheureusement pas la première fois que le cinéaste est confronté à la censure : "À ce jour, j'ai produit six films dont aucun n'a été projeté en Iran, le pays auquel mes histoires et moi appartenons. Le système de censure a conduit à la fermeture de toutes les salles de cinémas. Les réalisateurs indépendants, c'est-à-dire sans financement de l'État pour leur production, sont perpétuellement en train de chercher un moyen de contourner la censure."
Rasoulof reconnaît que si la censure stimule parfois la créativité des artistes, ces derniers atteignent parfois un niveau de saturation qui les mène au désespoir. Ainsi, certains tournent leur film à l'intérieur d'un appartement ou choisissent un lieu de tournage reculé et isolé. Ces conditions se répercutent sur la mise en scène : l'équipe est parfois contrainte d'utiliser des petites caméras non professionnelles, de renoncer à un chef opérateur ou de simplifier à l'extrême le scénario.