Cette volonté de pouvoir ne fait pas de Richard l'incarnation du Diable que l'on a souvent décrite : elle naît plutôt d'un désir de revanche sur la Nature qui l'a fait difforme et sur la société entière, sur ceux qu'il a aidés à prendre le pouvoir et qui le rejettent une fois que ses mains sont salies (c'est lui qui a tué Henry VI et ainsi permis à Edouard de monter sur le trône). Il va donc les tromper, les monter les uns contre les autres pour devenir roi. Contre l'insignifiance et la mesquinerie qui l'entourent, Richard prend le parti de l'absolu : Le Mal absolu, certes, mais qui naît de sa liberté propre. Comme le Caligula de Camus, Richard III va au bout de ses idées, dénonçant par ses propres crimes l'absurdité du Monde. Mais tout se paye. Les fantômes de ceux qu'il a tués viendront hanter Richard, qui confronté aux remords, presque schizophrène, connaîtra la peur. Enfin, lors de la bataille finale, alors que son cheval est tombé sous lui, il crie « Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! » et tombe sous les coups de Richmond ....