Après avoir abandonné sa plume de poète, de 1880 jusqu’à sa mort en 1891, Arthur Rimbaud va se consumer sous les soleils d’Arabie et d’Afrique, entre Yémen et Abyssinie, exerçant différentes activités dont certaines très exotiques : boutiquier, négociant en café et peaux, explorateur, trafiquant d’armes. Comme s’il avait eu une prescience, il va vivre ses visions poétiques de 1873 : « J’aimai le désert, les vergers brûlés, les boutiques fanées, les boissons tiédies. Je me traînais dans les ruelles puantes et, les yeux fermés, je m’offrais au soleil, dieu de feu. »