Adaptation :
Marga s'inspire des mémoires de Marga Spiegel publié en 1965 et intitulé Retter in der Nacht (littéralement: Sauveurs dans la nuit). Elle y raconte comment des fermiers du sud du Münsterland l'ont cachée elle, son mari Siegmund (nommé Menne) et leur fille Karin, de 1943 à 1945, les sauvant ainsi d'une déportation inéluctable vers les camps d'extermination. A Yad Vashem, les noms des fermiers Heinrich Aschoff, Hubert Pentrop, Bernhard Südfeld, Heinrich Silkenböhmer et Bernhard Sickmann ont été immortalisés. Le film Marga est un hommage à la mémoire de ces héros silencieux.
Hommage aux héros de guerre :
Le réalisateur Ludi Boeken a tenu à rendre hommage à des héros ordinaires plongés dans la tourmente de l'Allemagne nazie, qu'il a croisés durant son existence: "J'ai eu le privilège d'avoir connu personnellement certains des héros qui ont risqué leur vie pour sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale : sauveurs français, belges, hollandais, serbes ou grecs ; hommes et femmes ordinaires qui ont risqué leur vie et mis en danger leur famille, leur rue, leur village, leur communauté en faisant juste ce qui leur paraissait évident, moral, logique. La grande différence entre les héros que j'ai pu rencontrer dans ma jeunesse, les sauveurs de ma famille, et les paysans de Westphalie qui sont au coeur de ce film c'est qu'eux étaient Allemands. Des Allemands dans une Allemagne nazie en pleine guerre, et non pas des habitants d'un pays occupé par un ennemi étranger. Ces familles allemandes traditionnelles croyaient ce qu'on leur racontait sur les ondes de la radio nationale, pleuraient leurs soldats tombés, adhéraient à une lutte nationale qu'ils trouvaient juste. Ces paysans-là ont eu le courage, sans discours politique, sans idéologie ni soutien de personne, de dire "Non". Simplement "Non". Il ne s'agit évidemment pas - loin de là - de laver la culpabilité d'une grande partie de la nation allemande en suggérant que le bien fait par quelques uns pourraient à jamais excuser le mal absolu que tant d'autres ont, de manière silencieuse, laissé se produire souvent sous leurs yeux, mais de montrer que nul n'était forcé d'obéir à la lâcheté et à la folie", explique-t-il.