- La suite est  Heimat 2 : chronique d'une jeunesse  .

Film en N & B.

Que signifie pour vous le mot "Heimat" ?

Edgar Reitz : Ce mot a été naturellement l'objet de vifs débats en Allemagne, particulièrement après la sortie du film. C'est même devenu une mode de parler de "Heimat". Mais c'est un concept dont le sens évolue. Quand j'ai commencé ce film il y a une vingtaine d'années, cela signifiait encore la patrie, dans le sens de pays de l'enfance, de la famille, le lieu des premières expériences, avec une connotation nostalgique et l'idée du mal du pays. Aujourd'hui, c'est complètement différent. Les gens vivent dans un monde surinformé. La notion de province, de campagne n'existe plus. Il n'y a plus de frontières. Les distances disparaissent. "Heimat" ne fait plus référence à un lieu mais à un sentiment lié au temps, à des périodes de la vie. Du coup, il a perdu son caractère spécifiquement allemand et a gagné un sens international sans qu'on parvienne à traduire ce mot à l'étranger. Il est le plus souvent utilisé tel quel. En Angleterre, par exemple, vous pouvez entendre au restaurant des gens qui utilisent le mot "Heimat" comme un concept. C'est le résultat d'une société multiculturelle. Le mélange des cultures favorise ce thème.

Chiffres-clés : 286 jours de tournage, 28 acteurs, 140 personnages principaux, 5000 figurants, 320.000 mètres de pellicule noir et blanc et 120.000 mètres de pellicule en couleurs.