- Roman de Delphine Gleize.
Note d'intention de la réalisatrice :
En réalisant ce film, la cinéaste Delphine Gleize avait envie d'une fable sur la famille. "J'avais aussi envie d'une rencontre entre deux hommes qui se cherchent encore, ajoute-t-elle. C'est la rencontre entre ces deux solitudes qui structure le film. J'ai toujours imaginé que le plus jeune adopte le plus vieux. Si les rôles père-fils sont supposés inversés, la nature des relations qui les unit va se révéler protéiforme. Jules ne sera jamais vraiment là où Alfred l'attend et vice-versa. Ce qui donne lieu, effectivement, à des situations assez cocasses."
Evoquer l'enfance :
Pour évoquer l'enfance, Delphine Gleize préférait se confronter à des visages déjà marqués et mettre en scène des jeux d'enfants interprétés par des corps déjà usés. "Ce qui importe, explique-t-elle, c'est qu'Alfred et Jules soient dans la découverte permanente, que chacun suive son propre chemin initiatique. Il s'agissait, pour raconter ce parcours, cet apprentissage, de travailler sur des "petits faits". Étant donné qu'ils concernent l'enfance, chacun d'eux provoque des changements et des découvertes majeures. Comme l'injustice ou le désir d'indépendance... Le souvenir, particulièrement celui de l'enfance, a beaucoup inspiré le récit. Comme un rêve éveillé, on a toujours l'illusion de pouvoir le saisir. Parce qu'il garde toujours son mystère, c'est un personnage à apprivoiser. Grandir avec lui, trouver sa place par rapport à lui, s'en libérer, c'est aussi l'histoire du film."
Le dernier film de Darry Cowl :
Darry Cowl n'a malheureusement pas pu voir L'Homme qui rêvait d'un enfant, film qui était en fin de post-production au moment il décéda (le 14 février 2006). La réalisatrice Delphine Gleize se souvient de l'acteur : "Darry Cowl est lui-même un paradoxe ! C'est une personnalité fascinante où l'enfance surgit à chaque moment. Il a tellement bourlingué dans des films de tout genre et dans des pièces improbables que l'idée qu'il incarne un personnage sans attache, nomade, m'a semblé évidente. Darry a accepté de faire le film sans même avoir lu le scénario. L'idée de jouer le rôle d'un enfant adopté le touchait et même de façon très intime m'a-t-il confié. Il aimait beaucoup être l'invité impertinent du film. Et cette fois-ci, il ne voulait pas "faire du Darry" selon sa propre expression. Il avait une vision très intuitive de Jules, son personnage : il devait, à la fois, se laisser déborder par l'émotion tout en manipulant celle de l'autre. Nous parlions souvent des scènes prévues pour le lendemain. Je tenais compte de ce qu'il me disait."