"Délice Paloma" selon son réalisateur :
Le réalisateur algérien Nadir Moknèche résume Délice Paloma : "Mon film brosse le portrait d'un "petit peuple" qui, pour s'en sortir, imite des comportements qui ne sont pas les siens. C'est l'histoire d'une femme en quête d'ascension sociale dans un pays en pleine mutation. Zineb Agha, alias Madame Aldjéria, part avec quelques handicaps : c'est une femme seule, dans la cinquantaine, d'origine modeste, un fils issu d'un père inconnu... Pour survivre, elle a forcément fait un peu de tout, jusqu'à vendre "un peu d'amour pour alléger la solitude de certains hommes." Comment vivre, s'en sortir, dans un univers de combines, de bouts de ficelles, un pays de passe-droits et de pots-de-vins ?"
Biyouna, une icône populaire fait son cinéma :
Biyouna, l'actrice principale de Délice Paloma, est une véritable icône populaire en Algérie. Née dans le quartier populaire de Belcourt au sein d'une famille citadine d'Alger, elle est danseuse dans les années 60, dans des orchestres féminins et dans de prestigieux cabarets de l'époque. En 1972, à l'âge de 19 ans, elle décroche par hasard un petit rôle dans le cultissime feuilleton télévisé El-Harrik. Le succès du programme est immense, en grande partie grâce à la gouaille de Fatma, le personnage que la jeune Biyouna interprète avec un naturel alors encore inédit sur les écrans algériens. Biyouna devient alors une icône populaire, plus célèbre que sa soeur, la chanteuse Faïza. Elle devra attendre 1999, avec le film Le Harem de Mme Osmane de Nadir Moknèche, pour obtenir un rôle dans un registre autre que comique, son personnage de Fatma lui collant à la peau de nombreuses années et la cantonnant dans le registre du rire.