Le 8 novembre 1942, à Tunis, la nouvelle du débarquement américain sur la terre africaine se répandit tout à coup. Mais les parachutistes allemands occupent bientôt la ville et les militaires de l'Armée de l'Armistice, terrifiés à l'idée de prendre des responsabilités, cherchent à temporiser. Le 11 novembre, un petit groupe de soldats français ayant à leur tête le capitaine de Landérieux, secondé par le maréchal des logis Charles Bourgeon, part à cheval pour Medjez-el-Bab, occuper le pont de la Medjerda. L'escadron parvient le 12 novembre à l'aube à Medjez-el-Bab, dépasse le village et s'arrête juste avant le pont. Le capitaine fait adopter un dispositif en hérisson pour défendre le pont, soit contre les Allemands, soit contre les Alliés. Le quartier juif du village arabe est fouillé ; Léa, la petite juive, amie d'un des hommes de l'escadron, a cherché refuge chez ses parents. Là, elle constatera avec stupeur la fureur antisémite de son ami. Bourgeon mettra un terme à la violence du soudard, et verra, sans déplaisir, le regard reconnaissant de Léa. Deux heures plus tard, une colonne se profile à l'horizon : ce sont les Allemands. Ils semblent nombreux. Le capitaine tente vainement d'obtenir des ordres de Tunis. Ce ne sera que grâce à l'initiative de Bourgeon que la situation devenue dramatique (puisque les Allemands ont décidé de franchir le pont pour se diriger vers les points stratégiques algériens) pourra se prolonger suffisamment pour que les troupes américaines réussissent à faire la jonction avec le peloton français. Un terrible combat s'engagera le 19 novembre, décimant cruellement les Français. Mais quelques jours plus tard, le général américain qui trouva intact le pont de Medjez-el-Bab déclara : en gagnant du temps, ces Français nous ont épargné 6 mois de guerre et 100.000 morts.