- Saga "Godzilla".
Difficile de critiquer un tel film : contrairement au Godzilla de Roland Emmerich de 1998, celui-ci reste parfaitement dans la lignée de la version originale.
Le film est porté par une mythologie nippone qui peut rester hermétique à nos esprits occidentaux ! Reste de chatoyants tableaux colorés, bercés par des idées plutôt farfelues, imaginez le combat d'un dragon mutant et d'une mite géante, incarnés par un acteur costumé et une marionnette à fils et vous n'aurez qu'un tout petit aperçu de Mothra contre Godzilla. Un morceau d'anthologie kitsch!
Mothra contre Godzilla est le quatrième film de la série des Godzilla, ou Gojira en japonais. Godzilla est un reptile, réveillé de son hibernation par une explosion atomique. Après un premier film où il ravage la campagne nippone puis les grandes cités, il se transforme au fil des longs métrages en icone héroïque, sauveur et garant des idéaux de l'empire du soleil levant. Godzilla s'est même battu contre King-Kong (King-Kong contre Godzilla, 1963) : dans la version japonaise, au contraire de la version US, c'est Godzilla qui sortait vainqueur du duel!
Godzilla a donné suite à de nombreux films de monstres, le plus souvent de pâles copies, on peut citer : Atragon, Biollante, Gaigan, Gamera, Ghidrah, Gignatis, Mechagodzilla -version mécanique de Godzilla-, Mégalon, Monstre Zéro, Mothra...
Chef d'oeuvre d'artisanat cinématographique nippon (point d'ILM au générique), Mothra contre Godzilla est l'oeuvre de Eiji Tsuburaya, spécialiste en animation de maquettes et de figurines. Il possédait son propre département d'effets spéciaux et travailla sur la grande majorité des films d'Inoshiro Honda. C'est lui qui décida que Godzilla serait incarné par un personnage en costume plutôt que par une marionnette animée image par image, l'anti-Harryhaussen en somme!
...américanisée pour le marché US :
Titré Godzilla vs the Thing aux USA, le film est le seul de la série où la version américaine est différente de la version japonaise : une scène supplémentaire filmée par Toho, où on aperçoit furtivement la Navy US bombardant Godzilla avec des missiles. En 1998, Roland Emmerich parviendra à américaniser complètement Godzilla, puisque ce dernier viendra jusqu'à New-York pour y pondre des oeufs. Eloigné de sa source nippone, le monstre géant y perdra un peu d'âme : le film ne reprendra que les bonnes recettes de Jurassic Park.